Une grève surprise des pilotes et des techniciens de la compagnie aérienne Kingfisher Airlines a conduit à l’annulation de tous ses vols lundi, même s’il reste un mince espoir de voir quelques avions décoller dans l’après-midi. Lancée hier soir, l’impact de la grève a été confirmé ce 1er octobre 2012 par la direction générale de l’aviation civile indienne (DGCA), selon qui aucun vol n’était opéré depuis les aéroports de Delhi, Mumbai ou Bangalore. Plus de 40 commandants de bord et autant de copilotes ainsi que des techniciens ont décidé d’arrêter le travail pour non-paiement de leur salaire, depuis mars dernier dans la plupart des cas. Dans au moins un cas, le personnel au sol aurait bloqué les portes d’un Airbus A320 et empêché les passagers de descendre de l’avion, refusant de réparer une passerelle en panne. Kingfisher Airlines a affirmé dans un communiqué prendre des mesures pour minimiser l’impact de la grève sur les passagers, qui touche aujourd'hui au moins 20 vols dans la capitale et seize à Mumbai. Elle explique que les annulations préventives étaient dues au fait que de nombreux employés « ne pourraient se rendre à leur travail en raison de menaces proférées par d’autres travailleurs », en l’occurrence des membres du syndicat KFA en grève depuis deux semaines. L’élément déclencheur de la grève serait, selon un pilote resté anonyme, la réalisation qu’une partie des salaires avait été payée ces derniers jours – mais seulement à un nombre réduit de pilotes et employés, afin que la compagnie puisse continuer à opérer au moins quelques vols chaque jour. Les plus optimistes parlent d’une reprise du trafic aérien de Kingfisher en milieu d’après-midi à Delhi, ainsi que d’une rotation au moins depuis Mumbai – une possibilité contestée par les pilotes. La semaine dernière, Kingfisher Airlines admettait des discussions avec des transporteurs étrangers susceptibles de venir renflouer son capital, tout en niant l’accusation de la presse locale de ne plus opérer que sept avions. La compagnie fait face à des dettes de 1,4 milliards de dollars, et n’a dégagé aucun bénéfice depuis cinq ans – comme Air India, Jet Airways ou les low cost SpiceJet et GoAir. Seule IndiGo Airlines aurait des comptes dans le vert.