Vijay Mallya, milliardaire grâce à la bière, mais aussi propriétaire de la compagnie indienne Kingfisher Airlines, fait l’objet d’un mandat d’arrêt en raison de chèques émis sans provision. Ultime rebondissement dans la saga Kingfisher Airlines : son patron et fondateur Vijay Mallya fait l’objet d’un mandat d’arrêt par le tribunal d'Hyderabad, en raison de chèques libellés par la compagnie Kingfisher émis à hauteur de 1,5 million d’euros, la somme étant destinée à payer des charges d’aéroport en Inde. L’affaire devait être jugée aujourd’hui, mais les protagonistes ne se sont pas présentés, incitant le tribunal à durcir le ton : le mandat d’arrêt prononcé ne pourra être suivi d’une libération sous caution. Vijay Mallya, qui a fait toute sa fortune grâce à la bière, serait en ce moment à l’étranger selon un interlocuteur joint à son domicile. La compagnie aérienne Kingfisher qu’il a fondé en 2005 n’a jamais été rentable depuis ses débuts, accumulant sans cesse de nouvelles dettes. Cette tendance s’est même accélérée ces derniers mois avec une dette annoncée par certains experts comme approchant aujourd'hui les 2 milliards d’euros. Sa déliquescence financière pèse bien sûr sur son activité au quotidien. Sa flotte est clouée au sol depuis deux semaines en raison de ses pilotes qui refusent de continuer tant qu’une belle partie (au moins quatre mois) de leurs sept mois d’arriérés de salaires n’aura pas été réglée. Vijay Mallya leur a bien proposé un mois de suite, et le reste  après une plus qu'espérée capitalisation par une compagnie étrangère, mais ils ont refusé l’accord. Rappelons en effet que le gouvernement indien, soucieux de redonner de la trésorerie à ses compagnies aériennes très endettées,  a récemment libéralisé les investissements étrangers dans les compagnies aériennes domestiques à condition de ne pas dépasser les 49 %. Un temps numéro 2 en Inde (novembre 2011), la compagnie n’occupe plus que le sixième rang avec à peine plus de 3% de parts de marché, grâce à une petite dizaine d’avions, peut-être moins la presse locale ayant parlé de sept unités, contre 64 l’année dernière. Enfin, jugeant que les pilotes étaient soumis à un fort stress financier, faisant payer un risque à la vie des passagers, la direction générale de l’aviation civile indienne (DGAC) a menacé ces derniers jours de lui supprimer sa licence. La disparition de cette compagnie agonisante sera un coup dur pour Airbus, Kingfisher lui ayant commandé 49 appareils pour 7 milliards de dollars au prix catalogue, avec notamment 5 A380, mais aussi 5 A350, 15 A330 pou 24 A320.