China Southern Airlines vient enfin de commander des Airbus (dix A330-300), les livraisons devant s’étaler de 2014 à 2016. Mais ce qui intrigue le plus les analystes, c’est l’absence de commandes de livraisons de la part de compagnies chinoises quand l’Europe voulait forcer la mise en place de la taxe carbone. Puis moins d’un mois après que Connie Hedegaard, commissaire européenne au climat, a décidé de geler pour un an (jusqu’à l’automne 2013) la mise en place de cette taxe pour les vols intercontinentaux, cédant ainsi aux pressions des compagnies aériennes, et de nombreux gouvernements, en premier desquels la Chine, voilà qu’une compagnie chinoise, en l’occurrence China Southern Airlines, passe une belle commande d’1,8 milliard de dollars au prix catalogue. Du côté d’Airbus, on explique avoir fait des concessions sur les prix pour remporter ce marché face à Boeing. Les deux rivaux étaient de fait bien en concurrence, China Southern ayant une flotte long-courrier (et court-courrier) équitablement répartie entre Airbus et Boeing. Ce qui est sûr aussi c’est que John Leahy, le super VRP d’Airbus, a désormais la tâche facilitée pour reconquérir un marché largement dominé en 2012 par Boeing. Certes, on évoque le lancement en différé du B737 MAX pour expliquer le fléchissement d’Airbus cette année, mais n’y avait-il pas aussi l’explication de la colère rentrée des compagnies aériennes et de 26 des 36 membres de l'OACI (Organisation de l’aviation civile internationale) concernant cette taxe carbone, pareillement honnie dans sa grande majorité par les transporteurs aériens ?