La compagnie aérienne Air France reliera en avril prochain Strasbourg à l’aéroport de Paris – Charles de Gaulle en TGV plutôt qu’en avion, quatre mois plus tard que prévu. A partir du 2 avril 2013, les voyageurs de la compagnie nationale française désirant prendre des vols en correspondance à CDG depuis Strasbourg bénéficieront de quatre allers-retours pas jour en train à grande vitesse, contre trois rotations aériennes quotidiennes aujourd’hui. La partie ferroviaire du trajet devrait être complètement transparente pour les passagers, avec une réservation unique, un billet unique et du personnel Air France dans les gares, l’heure limite d’enregistrement étant en outre fixée à 15 minutes avant le départ du train à Strasbourg dans un terminal dédié. Environ 100 000 sièges, uniquement en première classe et bientôt équipés d’un accès internet, seront proposés chaque année sur cette liaison qualifiée de « bimodale », une première sur une ligne intérieure alors que l’offre TGVair est déjà proposée par de nombreuses compagnies aériennes pour relier les villes de province au hub parisien. Le trajet en TGV entre Strasbourg et Paris dure actuellement deux heures et demie, mais devrait être ramené à 1h50 en 2017 avec la deuxième phase de la ligne à grande vitesse – date à laquelle le Strasbourg – Orly pourrait également disparaître. Le remplacement de l’avion par le train avait été annoncé en juillet dernier par la compagnie de l’alliance SkyTeam, la liaison Strasbourg – Paris souffrant trop de la concurrence de la SNCF. Il aurait dû être effectif dès le début décembre, mais les élus locaux n’ont gagné qu’un report du lancement alors qu’ils réclamaient l’abandon du projet. Le directeur régional Thierry de Bailleul expliquait hier que les recettes unitaires de la ligne sont « parmi les plus faibles » du réseau intérieur, et précisait que les 100 000 places proposées en TGV correspondent au trafic en correspondance à CDG (plus 40 000 passagers en point-à-point). Le passage au train diminuera immédiatement les coûts d’Air France, mais il faudra au moins deux ans avant que la ligne ferroviaire permette une hausse des recettes.