La compagnie aérienne Air France comparaitra jeudi devant le tribunal de Bobigny, poursuivie pour discrimination par une étudiante pro-palestinienne, débarquée d’un vol vers Tel Aviv en avril dernier. Etudiante-infirmière de 30 ans originaire de Carcassonne, Horia Ankour avait réservé le 15 avril 2012 avec d’autres militants de « Bienvenue en Palestine » un billet sur le vol AF4384 Nice – Tel Aviv de la compagnie nationale, afin de participer à l’inauguration d’une école à Bethléem. Se trouvant déjà sur son siège, elle avait été interrogée par une hôtesse qui voulait savoir si elle avait un passeport israélien, puis si elle était de confession juive. Ses réponses négatives avaient entrainé un débarquement d’office, expliquait Mme Ankour à l’époque des faits, ajoutant que sur les 29 militants présents, « 21 auraient été refoulés à l’aéroport de Nice à la demande des autorités israéliennes ».  Les autres avaient été arrêtés à leur arrivée à Tel Aviv, et expulsés trois jours plus tard. L’association avait déposé plainte quelques jours plus tard pour discrimination, le procès devant s’ouvrier jeudi 17 janvier à 13h00 devant le tribunal correctionnel de Bobigny. Air France avait expliqué que comme toute compagnie aérienne et au nom de la Convention de Chicago, elle devait refuser l’embarquement de toute personne « déclarée inadmissible » par le pays de destination ». Selon Mme Ankour, le pilote lui avait dit que s’il décollait quand même, il prenait le risque d’être interdit d’atterrissage à Tel Aviv. La compagnie de l’alliance SkyTeam n’avait pas été la seule impliquée dans l’affaire : sur les 1500 militants attendus à Bethléem, plusieurs centaines figuraient sur des « listes noires » envoyées par Israël aux compagnies aériennes. Lufthansa, Turkish Airlines, Austrian Airlines ou les low cost britanniques Jet2.com ou easyJet (pour celles connues), s’y étaient soumises.