Une étude néerlandaise montre que les compagnies aériennes mondiales pourraient déjà avoir empoché 1,3 milliards d’euros, suite à la suspension pour un an de la « taxe carbone » sur les vols hors d’Europe. Selon l’étude de CE Delft révélée le 22 janvier 2013 par l’association Transport & Environnement, la suspension partielle du système d’échange d’émissions de gaz à effets de serre (ETS), instauré au début 2012 par la Commission Européenne, a permis à bon nombre de compagnies d’empocher des bénéfices imprévus. Car si la première année de l’ETS ne devait voir les transporteurs payer que sur 15% de leurs émissions en 2013, nombreux sont ceux qui ont décidé de faire passer le coût estimé aux passagers, en augmentant le prix du billet – et incluant parfois les 85% pourtant « gratuits ». Et ils ont bien sûr « oublié » de retirer ce surcoût une fois annoncé la suspension de la taxe pour les vols intercontinentaux vers et depuis l’Europe. Parmi les heureux bénéficiaires, on trouve South African Airways ou les américaines Delta Air Lines et United Airlines, ainsi que dans une moindre mesure les européennes Air France – KLM, Lufthansa, Brussels Airlines ou la low cost Ryanair (la taxe n’a pas été levée pour les vols intra-européens). Bien embêtée, la Commission Européenne ne peut qu’avouer son impuissance à intervenir dans la justification du prix du billet par les compagnies aériennes, même si elle citée comme responsable, et demander « la plus grande transparence sur les tarifs ». Rappelons que la « taxe carbone », censée frapper toutes les compagnies empruntant l'espace aérien européen quelque soit leur nationalité, n’est partiellement suspendue que jusqu’à l’automne prochain, date de la prochaine assemblée générale de l’OACI – qui a promis de présenter ses propres solutions après des années d’immobilisme...