GS Yuasa, fabriquant des batteries au lithium-ion dont les problèmes ont entrainé l’immobilisation au sol des 50 Boeing 787 Dreamliner en service, n’est pas satisfait par les solutions proposées par le constructeur américain, qui les qualifie désormais de définitives. Alors que la FAA a dévoilé pour la première fois certains détails de la solution en question, le fabriquant japonais a marqué son désaccord avec Boeing sur les protections envisagées, estimant qu’il y manquait un régulateur de voltage. Selon le Wall Street Journal du 27 février 2013, GS Yuasa a constaté lors de tests que les deux incidents rencontrés par les compagnies aériennes All Nippon Airways et Japan Airlines avaient démarré après « une surcharge ou un autre problème extérieur à la batterie », d’où le besoin d’un régulateur pour empêcher l’électricité d’arriver. Un porte-parole de Boeing a répondu qu’il existe déjà quatre circuits séparés justement pour empêcher cela. Le vendeur en chef de Boeing Ray Conner, en visite ce jeudi à Tokyo, a nié tout problème avec GS Yuasa avec qui il a « une excellente relation », sans toutefois entrer dans le détail. Et il a affirmé que Boeing avait présenté aux autorités de régulation une « solution définitive » et non temporaire : « nous ne voyons rien dans cette technologie qui puisse nous faire croire qu’il ne s’agit pas de la bonne décision », a-t-il expliqué. La veille, la FAA avait pour la première fois précisé quelques détails sur la solution envisagée : elle comprend de « multiples altérations » afin de contrer tout problème possible » dans les batteries selon son chef Michael Huerta, et « trois couches de protection ». A savoir : s’assurer qu’aucune des huit cellules ne surchauffe, prévenir que la panne d’une de ces cellules n’endommage ses voisines, et protéger l’avion si toutes les cellules s’enflamment. Le staff technique de la FAA est en train d’examiner le plan, poursuit-il, et devrait lui envoyer un rapport « probablement la semaine prochaine ». Mais il prévient que si le plan de Boeing est approuvé, de nombreux tests devront déterminer son efficacité, suivis par leur analyse et par « beaucoup de réingénierie ». Pas question donc d’estimer une date possible de retour dans les airs pour les Dreamliner, d’autant que la cause réelle des incidents n’a toujours pas été trouvée par le NTSB. Le gouvernement japonais va de son côté de faire un « geste » envers All Nippon Airways et Japan Airlines (24 787 à elles deux), qui pourrait inclure l’exemption des taxes d’aéroport là où leurs Dreamliner sont immobilisés, la protection de leurs créneaux (qu’elles pourraient perdre pour non-utilisation), ou un assouplissement de la règle qui veut que les pilotes de 787 soient « inspectés » tous les ans. On retiendra aussi le vote de confiance exprimé hier par Air New Zealand, compagnie de lancement du 787-9 qui doit lui être livré vers le milieu de l’année prochaine. « Nous avons été en contact constant avec Boeing », a déclaré son PDG Christopher Luxon, « et nous sommes rassurés et très confiants de l’absence de risque sur la production ou la livraison des 787 ». La compagnie de Nouvelle Zélande a commandé dix 787-9.