La compagnie aérienne Etihad Airways n’a pas été surprise par le veto européen opposé au projet de fusion entre la low cost Ryanair et Aer Lingus, étudie toujours un éventuel investissement dans Jet Airways – et va aller à la rencontre de Boeing. Lors d’un long entretien au Sunday Telegraph publié le 10 mars 2013, le PDG de la compagnie des Emirats Arabes Unis James Hogan a déclaré qu’il s’était toujours attendu à l’échec de l’OPA de Ryanair. Mais il a refusé de dire si une montée dans le capital d’Aer Lingus était au programme, préférant attendre la fin du processus ; il s’est juste contenté de dire que les dix vols par semaine entre l’aéroport d’Abou Dhabi et Dublin étaient « profitables », et qu’il travaillait étroitement avec le PDG d’Aer Lingus Chris Mueller. James Hogan est également revenu sur la future prise de participation d’Etihad Airways dans Jet Airways, que certains annonçaient déjà comme signée à la fin du mois de janvier. Même s’il admet avoir rencontré le gouvernement indien il y a un mois, il refuse de s’engager plus loin, sans doute échaudé par l’échec des négociations avec Kingfisher Airlines l’année dernière. « Nous voulons d’abord comprendre la nature du business », explique le PDG, « et être sûr que nous sommes en règle avec la législation », tout en reconnaissant que l’achat des créneaux de Jet Airways à Londres – Heathrow « signifie bien que nous sommes intéressés à faire quelque chose ». Le quotidien cite entre autres les problèmes de taxes sur le carburant et de charges « monopolistiques » dans les aéroports. James Hogan a d’autre part révélé au Sunday Telegraph qu’il emmènera cette semaine chez Boeing une délégation comprenant les chefs des quatre compagnies dans lesquelles il a investi (Air Seychelles, Air Berlin, Aer Lingus, et Virgin Australia) afin de discuter des besoins de leurs flottes après 2020. Etihad Airways opère une flotte de 65 appareils pour le transport de passagers (plus 7 cargo), y compris treize 777-300ER. Elle en attend cinq supplémentaires plus douze options, ainsi que 41 787 Dreamliner (et 25 options) livrables à partir de l’année prochaine. L’essentiel de sa flotte reste consacrée à Airbus, avec 19 monocouloirs, vingt-deux A330 et douze A340 (et en commande entre autres douze A350 et dix A380). Rappelons que la compagnie émiratie a transporté 10,3 millions de passagers l’année dernière, et dégagé un profit après impôts de 42 millions de dollars (triple de celui dégagé en 2011).