Interview de Lionel Guérin, PDG de Hop ! Ce 31 mars à 8h55, Hop ! a lancé son premier vol inaugural entre Paris et Perpignan. Cette nouvelle compagnie du groupe Air France, qui fait partie du plan de restructuration Transform 2015, est née de la synergie des trois compagnies : Brit’Air, Régional et Airlinair. Grâce à de nouvelles synergies et une nouvelle tarification à la carte (Basic, Basic Plus et Maxi Flex) elle a pour ambition de rendre ce secteur du court et moyen-courrier plus compétitif et rentable vis-à-vis des low cost easyJet, Ryanair… Le court et moyen-courrier a toujours représenté un point faible pour Air France. La restructuration de ce segment déficitaire a été lancée dans le cadre du plan Transform 2015 avec notamment Hop ! qui rassemble les compagnies Airlinair, Régional et Brit’Air. Quel est donc l’enjeu de Hop ! ? C’est un enjeu énorme. Tout d’abord, les trois compagnies Airlinair, Régional et Brit’Air représentent 8 millions de passagers, 136 destinations, 530 vols quotidiens, plus de 3 000 collaborateurs. Hop ! dispose de 98 avions. Douze avions en réserve pour la qualité de service et la maintenance et 86 en opération tous les jours. L’objectif, c’est de rentabiliser en arrêtant l’érosion du chiffre d’affaires que l’on constate depuis des années. Stabiliser 2013, rebondir en 2014 et être rentable en 2015. Mais notre premier objectif, c’est avant tout d’avoir des clients plus satisfaits, plus nombreux, avec une cohésion sociale autour de ce projet d’entreprise. Air-journal_Hop_ATR 72 Comment expliquez-vous les pertes du secteur moyen-courrier à Air France ? Du fait de la crise que l’on traverse depuis 2008, les passagers veulent des billets d’avion moins chers. Ils sont devenus moins fréquents dans nos avions. Pour illustration, nous avions un coefficient de remplissage de 64 %, ce qui n’est pas suffisant. Et nous avions donc des pertes importantes. Alors, comment allez-vous vous y prendre pour remonter cette pente ? Air-journal-Bombardier CRJ1000-HopHop ! est composé de trois éléments. C’est d’abord un nouveau modèle commercial. Nous avons écouté nos clients qui voulaient une nouvelle solution de mobilité rapide. Ce que nous avons fait en créant Hop ! Hop ! c’est un saut d’une région à l’autre. Ici auparavant. Hop ! Là maintenant. C’est simple. Et les clients voulaient de l’accessibilité, des tarifs mais aussi du choix. Nous avons donc créer trois tarifs : Basic, Basic Plus, Maxi Flex. Basic c’est comme du low cost, plus vous réservez longtemps à l’avance, moins c’est cher : à partir de 55 euros TTC l’aller simple. Basic Plus est le tarif intermédiaire et Maxi Flex a l’avantage de donner une flexibilité totale pour les hommes d’affaire.   Et le deuxième élément qui doit contribuer à votre réussite ? Nous avons baissé nos coûts en faisant de la synergie. Nous n’avons plus qu’un seul Air-journal_Hop Embraer 190directeur des programmes, un seul directeur de marketing, une seule directrice commerciale. Nous avons un seul président directeur général, trois directeurs généraux. Les trois compagnies sont devenues des business units, produisant des heures de vol, de qualité mais travaillant ensemble dans Hop ! Airlinair étant spécialisé sur les ATR, Brit’Air sur les Bombardier CRJ et Régional sur les Embraer ERJ. La maintenance est déjà en synergie, c’est-à-dire que nous avons qualifié partout sur les trois types d’avions les mécaniciens de manière à ce qu’ils puissent entretenir tous les avions. Les ATR d’Airlinair sont maintenant entretenus à Clermont-ferrand dans le centre industriel de Régional ou à Morlaix chez Brit’Air. Cà, c’est de la synergie immédiate. Les escales travaillent ensemble. Nous avons ainsi fusionné les escales de Brit’Air et de Régional. Je pourrai vous citer beaucoup d’exemples. Et le troisième élément ? C’est parvenir à un pacte social grâce à des négociations syndicales avec des organisations responsables. C’est le cas aujourd’hui avec Airlinair et Brit’Air et j’espère avec Régional demain. C’est quoi le pacte social ? Ce sont des accords signés entre les deux parties sur la réduction de coûts en échange d’une garantie d’emploi. Voilà les trois clés du succès. Air-journal- Gueerin-PDG Hop Allez-vous aussi vous aligner sur le rythme de fréquence des low cost ? Hop ! réalisera trois allers-retours par jour sur une destination, là où les low cost font trois à cinq vols allers-retours par semaine. Les clients veulent de la mobilité grâce à cette fréquence, ce qui leur permet de pouvoir revenir chez eux, économiser une chambre d’hôtel etc. Hop ! est donc une compagnie value-cost. Le démarrage de cette nouvelle compagnie est-il de bon augure ? Oui. Lors des mois d’avril et mai 2013, nous avons  10 % de billets vendus supplémentaires par rapport à avril et mai de l’année dernière. C’est le fait d’en parler, d’avoir une nouvelle marque, avec un Hop ! rouge coquelicot qui signifie dynamisme, attentionné, audacieux… Que deviennent les sites web des différentes compagnies ? Ils vont disparaître au profit du site Hop.fr. Dans ce dernier, il y aura une division corporate présentant les suites Hop ! Brit’Air, Hop ! Régional et Hop ! Airlinair. Il y aura aussi une offre de services qui va être créée prochainement : on y offrira un Hop ! services dans lequel il y aura la maintenance de Régional qui pourra proposer des services à la maintenance de Brit’Air, la formation au sein d’Icare qui est une filiale de Brit’Air. Tous ces services de maintenance, d’ingéniering, de location d’avions, de formation sera proposée prochainement sur le site Hop.fr Que représente Hop ! au sein du groupe Air France ? Hop ! C’est un ensemble, une nouvelle famille et une nouvelle compagnie aérienne. Air France, c’est la sécurité, la sûreté, l’assurance d’un grand groupe. Nous y appartenons, mais nous sommes audacieux comme l’a dit le président directeur général Alexandre de Juniac. Nous sommes la tête chercheuse. On va créer de nouveaux produits. Sur un vol donné, le remplissage sera meilleur et tous les clients paieront un peu moins cher le billet d’avion. Et ils paieront, j’espère, quelques recettes auxiliaires. Prévoyez-vous une augmentation future de la flotte ? Pour l’instant, on stabilise. On rentabilise. Si on gagne davantage, on verra après. Air-journal_Hop lancement http://www.youtube.com/watch?v=ZyEAE_XXTC8&feature=youtu.be