La compagnie aérienne Luxair a annoncé hier ses premières pertes financières en trente ans, malgré une hausse du trafic passagers de 7%. L’année 2012 aura été difficile pour la compagnie luxembourgeoise et le Luxair Group, qui parle d’ « exercice négatif » dans son communiqué du 30 mai 2013, la perte nette s’élevant à 10,5 millions d’euros. Le secteur de l'aviation « demeurant très sensible aux aléas conjoncturels, avec une exposition accrue en ce qui concerne le transport aérien régional traditionnel en Europe », explique le groupe, le résultat opérationnel de Luxair a « logiquement connu un nouveau recul en 2012 », alors que le voyagiste LuxairTours a « réussi tant bien que mal à tirer son épingle du jeu dans un environnement fortement concurrentiel ». Quant à l'activité de manutention de fret, « l'interaction entre conjoncture et transport de marchandises a sans surprise abouti à un recul des volumes » traités par LuxairCARGO. Si l’on intègre les pertes de Cargolux, dont Luxair détient 43,3%, les pertes nettes s’élèvent en 2012 à 21,2 millions d’euros. Le chiffre d’affaires du groupe est passé de 428,6 à 446,7 millions d’euros en 2012, et le groupe note qu’à périmètre constant, Luxair a enregistré une hausse du nombre de ses passagers de 7%, ce qui a permis de « stabiliser le nombre de passagers malgré une baisse de capacité due à la réduction du nombre de vols ». La compagnie a fait face l’année dernière à une concurrence accrue, notamment en ce qui concerne les vols vers et depuis les aéroports de Munich, Genève, Londres et Hambourg, ainsi que sur le trafic en connexion via les hubs desservis par la concurrence. La hausse des prix du pétrole, + 10% par rapport à 2011, est un autre facteur qui a « lourdement pesé sur la performance financière de Luxair ». En 2012, 38% des billets vendus étaient des billets Primo, commercialisés au prix d'entrée (28% en 2010, 32% en 2011), un succès allant de pair avec « l'érosion des classes Business et Ecoflex » : leur part est tombée de 37% en 2007 à 16% en 2012, entraînant un « recul dramatique » des revenus. Cette baisse combinée à une croissance constante des coûts de production aboutit à un résultat négatif approchant les 20 millions d’euros, par rapport à une perte de quelque 16 millions en 2011. Pour rester compétitif, Luxair « continue à investir dans un produit de qualité », et a procédé l’année dernière à l’échange de trois de ses Bombardier Q400 contre quatre Q400 NextGen. Un nouveau Boeing 737-800, opéré pour le compte de LuxairTours, a été livré en décembre 2012. Ces nouveaux avions « offrent non seulement plus de confort et sont plus respectueux de l’environnement, mais ils sont aussi plus économiques et contribuent ainsi à améliorer la compétitivité de Luxair ». En 2012, la compagnie a transporté 804.198 passagers (35% venus de Français), avec un taux d’occupation de 60,7%, ce qui constitue une « nette amélioration » par rapport à 2011 (58,2%). Rappelons que le groupe a entamé des négociations avec les partenaires sociaux en vue du renouvellement des conventions collectives « sur base d’un nouveau cahier de revendications tenant compte des conclusions de l'analyse stratégique adaptées au modèle social luxembourgeois ».