La Commission Européenne a réaffirmé hier sa volonté de poursuivre la mise en place du Ciel unique, malgré la grève des contrôleurs aériens qui a entrainé l’annulation de milliers de vols cette semaine. « Les faits parlent d’eux-mêmes », a déclaré un porte-parole de la Commission le 13 juin 2013, « l’implémentation insuffisante et les lents progrès des réformes du Ciel Unique ces dernières années ne laissent pas d’autres options que de poursuivre nos actions, afin de décongestionner l’espace aérien européen ». La Commission estime que cet engorgement ajoute inutilement près de 42 kilomètres à chaque vol, forçant les avions à consommer plus de carburant et produire plus de gaz à effets de serre. Si on ajoute les retards engendrés, les déficiences du contrôle aérien sur le vieux continent coûteraient cinq milliards d’euros par an aux compagnies aériennes et aux passagers. En centralisant ce contrôle plutôt qu’en en laissant la responsabilité aux états, la Commission espère tripler la capacité de l’espace aérien, réduire les délais et les coûts, mais aussi assurer la compétitivité du secteur de l’aviation et créer des emplois. Pour le commissaire aux transports Siim Kallas, « le temps est venu pour une action décisive : laisser les choses en l’état entrainera le chaos », quelques soit la pression appliquée par les ministres français et allemands qui réclament une pause. Un point de vue repris par le Comité économique et social européen : alors que le « paquet législatif relatif au ciel unique européen a été adopté depuis presque dix ans, il n'est toujours pas pleinement appliqué. Les projets pour créer un espace aérien unique ont abouti à une impasse, car des petits groupes d'intérêt qui tirent profit du transport aérien les ont accaparés ». Pour le CESE, il ne saurait y avoir de marché unique sans ciel unique. Parmi les nouvelles propositions de la Commission sur le contrôle aérien figurent l’établissement de « cibles à atteindre locales aussi bien qu’européenne », et la création d’une autorité de supervision réellement indépendante qui pourra imposer des mesures correctives – et des sanctions si les cibles ne sont pas atteintes.