Un premier examen des enregistreurs de vol a révélé que le Boeing 777-200ER d’Asiana Airlines avait une vitesse d’approche trop lente avant de s’écraser à l’atterrissage, samedi 6 juillet 2013 à l’aéroport de San Francisco. L’impact a été filmé par Fred Hayes. Alors que le bilan du crash de la compagnie aérienne sud-coréenne était dimanche soir de 2 morts parmi le 291 passagers et 16 membres d’équipage, et plus de 180 blessés dont 6 dans un état critique, le Bureau national de la sécurité des transports (NTSB) a fourni un rapport préliminaire sur l’examen des boîtes noires de l’appareil. Sans jamais se prononcer sur les raisons de l’accident, la dirigeante du NTSB Deborah Hersman a expliqué que l’avion était « largement en-dessous de sa vitesse optimale » d’environ 250 km/h, et que les réacteurs tournaient au ralenti. L’alerte de stall a retenti 4 secondes avant le crash,  et le pilote a annoncé à la tour de contrôle l’abandon de l’atterrissage 1,5 seconde avant de heurter une digue avec l’arrière du Boeing et s’écraser. La remise de gaz s’est passée normalement selon les enregistreurs de vol, ce qui laisse penser qu’aucune panne technique n’a affecté les réacteurs. Le NTSB a d’autre part confirmé le fait qu’une partie du système ILS de l’aéroport de San Francisco était offline au moment de l’accident samedi, tout en appelant à ne pas en tirer de conclusion dans la mesure où le glide slope « n’est pas essentiel à la sécurité des opérations » par beau temps. Et si la météo et le terrorisme semblent écartés, le bureau rappelle qu’il est beaucoup trop tôt pour avancer une explication au crash, « toutes les options » restant sur la table. La compagnie de Star Alliance a depuis le début déclaré qu’il « ne semblait pas qu’une panne mécanique soit en cause ». Asiana Airlines a de son côté expliqué hier que le pilote Lee Kang-kook n’avait effectué que 43 heures de vol en B777, étant en cours de formation sur cet appareil. Il n’avait jamais posé à San Francisco en B777 (où il avait cependant atterri en Boeing 747). Ayant accumulé près de 9800 heures de vol dans sa carrière, il était assisté pendant le vol OZ214 par un copilote plus expérimenté sur ce type d’appareil (plus de 3200 heures de vol) qui faisait office de copilote. Selon le NTSB, « une personne dans le cockpit » a d’ailleurs demandé la remise de gaz sept secondes avant l’impact. Les enquêteurs ont déjà interrogés une première fois les deux hommes. Un médecin légiste a d’autre part demandé une autopsie après avoir constaté que les blessures d’une des deux victimes (des Chinoises âgées de 16 ans) « correspondent à celles que l'on subi quand on se fait rouler dessus par un véhicule ». De nombreux véhicules de secours s’étaient portés sur les lieux après l’accident, dont les témoins ont décrit une atmosphère de chaos. Voir la vidéo de l’impact ici.