La compagnie aérienne low cost Ryanair s’est déclarée prête à revendre ses parts dans Aer Lingus à une compagnie européenne, alors que la Commission de la Concurrence britannique ne rendra ses conclusions que le 5 septembre. Dans son communiqué du 23 juillet 2013 par la spécialiste irlandaise du vol pas cher explique que la vente de ses 29,8% du capital du transporteur national « fait partie des discussions en cours sur les remèdes » proposés à la Commission, dont l’enquête n’a jusque là « fourni aucune preuve d’une baisse de la concurrence depuis les six ans et demi que Ryanair détient des parts d’Aer Lingus ». Et afin de « couper court à toute inquiétude sur le fait que cet actionnariat empêcherait le rachat d’Aer Lingus par une compagnie de l’Union européenne », la low cost vendra toutes ses parts « sans conditions » à tout transporteur de l’UE qui se portera candidat au rachat – et obtiendra l’aval d’une majorité des actionnaires d’Aer Lingus. L’annonce surprise de Ryanair ne l’empêche pas de continuer à contester l’enquête de la Commission de la Concurrence, dont on s’attend à ce qu’elle exige une sortie de Ryanair du capital d’Aer Lingus « malgré les conclusions de la Commission européenne en février 2013, qui n’avait constaté que la concurrence entre les deux transporteurs irlandais s’est intensifiée » ces six dernières années. Son porte-parole Robin Kiely fustige par ailleurs les « inquiétudes rêvées » de la Commission alors « qu’aucune compagnie européenne n’a manifesté la moindre intention d’investir » dans Aer Lingus. Cette vente annoncée devrait donc selon Ryanair couper court aux arguments des enquêteurs, mais certains analystes y voient une manœuvre plus juridique : si la low cost fait appel de la décision en septembre, ce qui est fort probable, les autres investisseurs potentiels pourraient reculer (on ne peut s’empêcher de penser à Etihad Airways), et le gouvernement irlandais se retrouverait bloqué dans sa propre tentative de vendre ses 25% de parts dans Aer Lingus. Au cours des actions hier, Aer Lingus pesait environ 880 millions d’euros et Ryanair dix milliards.