Le gouvernement décidera dans les prochaines semaines si le financement de CDG Express, la future ligne ferroviaire directe entre Paris et l’aéroport de Roissy – Charles de Gaulle, sera bouclé par une taxe sur les billets d’avion. Interrogé dans Le Figaro du 19 août 2013, le ministre français des Transports Frédéric Cuvelier assure que le dossier du financement « est clair », et devrait être bouclé par des taxes sur les billets à hauteur de 400 millions d’euros – lorsque la ligne sera mise en service. Une fiscalité qui n’est pas « hors de propos », assure le ministre dans les colonnes du quotidien. Lancé par le précédent gouvernement sur le principe d’un partenariat privé – public (un des « nombreux dossiers en échec » selon le ministre), CDG Express est désormais géré par quatre entreprises publiques : le gestionnaire de Roissy, Aéroports de Paris (ADP) qui pilote le financement, la SCNF, la RATP et RFF (Réseau ferré de France). Serpent de mer lancé il y a plus de quinze ans avec un budget désormais estimé à 1,7 milliards d’euros, le CDG Express parcourrait 32 km au départ de la Gare de l’Est. Il rejoindrait l’actuelle ligne du RER B entre Aulnay et Mitry-Claye, puis irait directement vers la gare RER de Roissy, le tout en quinze à vingt minutes. Pour autofinancer ce projet, le prix du billet est désormais envisagé aux alentours de 24 euros selon Le Figaro (au lieu de 9,25 euros actuellement). L’idée d’une nouvelle taxe sur le transport aérien risque de faire gronder le secteur, qui vient d’apprendre que la taxe Chirac sera revalorisée de 12,7% l’année prochaine. Cette taxe de solidarité sur les billets d'avion, imaginée par l’ex-président brésilien Luis Inacio Lula da Silva et l’ex-président français Jacques Chirac lors du sommet sur les Objectifs du millénaire pour le développement en 2005, est destinée à la lutte contre le sida, la tuberculose, le paludisme et autres pandémies dans les pays en développement. Mise en place en France en 2006, elle varie de 1 à 40 euros par vol selon les destinations et la classe de voyage (elle ne s’applique pas pour les vols de transit passant par Roissy). Rappelons qu’un autre projet ferroviaire passant CDG a été validé au printemps, celui du TGV reliant Amiens et Creil au reste du réseau à grande vitesse sans passer par la capitale.