Deux pilotes britanniques ont rapporté aux autorités locales de l’aviation qu’ils s’étaient assoupis en même temps peu après le décollage de leur Airbus A330. Selon le quotidien The Guardian, l’incident s’est déroulé le 13 août 2013, l’avion de 325 places d’une compagnie aérienne non précisée décollant d’un aéroport lui aussi passé sous silence. Les deux pilotes ont raconté à la Civil Aviation Authority (CAA) britannique comment après avoir dormi cinq heures au total les deux nuits précédentes, ils avaient décidé de faire la sieste à tour de rôle une fois le pilote automatique engagé. Mais l’un des deux s’est réveillé pour s’apercevoir que son collègue s’était lui aussi endormi – et serait incapable de dire pendant combien de temps l’avion a volé sans contrôle humain. Personne à bord ne s’est aperçu de rien et le vol s’est terminé sans problème, mais les pilotes ont décidé de raconter quand même leur mésaventure à la CAA – qui a apparemment décidé de ne pas déclencher d’action disciplinaire grave. Tout en avouant ne pas savoir pourquoi ils avaient si peu dormi (un mauvais planning est suspecté), un porte-parole de la CAA a tout de même parlé d’incident grave mais isolé, dont le rapport sera transmis à tous les acteurs de l’industrie. Un expert cité par The Sun souligne de son côté comment l’incident aurait pu avoir des conséquences graves en cas d’urgence, un réveil brutal pouvant entrainer des réactions excessives. Le quotidien note que seules Virgin Atlantic (qui a nié être concernée par l’incident), Thomas Cook Airlines et Monarch Airlines opèrent des A330 en Grande Bretagne, même si les deux pilotes peuvent bien sûr travailler pour une compagnie étrangère. De son côté, The Independent rapporte les résultats d’un sondage effectué parmi 500 pilotes affilié au syndicat BALPA, dont plus de la moitié avouent qu’ils se sont déjà endormi pendant le vol. 43% estiment en outre que leurs capacités ont été « compromises au moins une fois par mois sur les six derniers mois à cause de la fatigue ». Le Parlement Européen doit étudier lundi prochain de nouvelles règles sur le temps de travail des pilotes, dont BALPA estiment qu’elles constituent un recul pour la sécurité des vols.