La compagnie aérienne Air France – KLM se dit prête à soutenir Alitalia dans ses efforts de restructuration, mais en posant des conditions très strictes. Dans un entretien publié par Les Echos le 1er octobre 2013, le PDG du groupe franco-néerlandais Alexandre de Juniac revient sur la situation de la compagnie nationale italienne, dont il est actionnaire à hauteur de 25%, quelques jours après avoir voté contre une augmentation de capital. Il estime que le sauvetage d’Alitalia « est compatible avec le plan Transform 2015 parce que les conditions posées sont très strictes », le groupe n’ayant pas les moyens de « dépenser sans compter ». Pas de détails sur ces conditions puisque des négociations sont en cours, mais A. de Juniac qui se dit « extrêmement vigilant » souhaite accompagner Alitalia dans son « chemin de reconquête » si elle, avec Air France-KLM, se donne « les moyens de se développer de façon soutenable à moyen et long terme ». Selon le PDG, la partenaire italienne dans l’alliance SkyTeam reste importante pour le groupe : « Alitalia consolide notre empreinte commerciale un peu partout. Il y a déjà de nombreuses synergies, en matière d’alimentation des réseaux, de maintenance », explique-t-il tout en soulignant que malgré de gros efforts il lui reste encore « d’importantes faiblesses », ayant en particulier raté le « rendez-vous des hubs ». Et d’évoquer le scénario d’une « grande maison européenne » qui rassemblerait un jour Air France, KLM et Alitalia, chacune alimentant en moyen-courrier les points forts de l’autre en long-courrier – sur le modèle en vigueur dans le groupe franco-néerlandais, par exemple sur les destinations de l’Afrique de l’est. Un autre actionnaire d’Alitalia s’est prononcé hier pour une prise de contrôle par Air France-KLM, qu’il présente comme « un bon acheteur ». Mais Gilberto Benetton a aussi souligné que la décision finale reviendra au gouvernement italien (fragilisé, et qui évoque des « discussions constructives »), et que le groupe devra détailler sa stratégie pour le transporteur italien. Cinq ans après avoir été sauvée de la faillite, Alitalia n’a toujours pas trouvé de solution pour contrer les avancées des low cost comme easyJet ou Ryanair, et la concurrence du train à grande vitesse. Elle a dévoilé le 26 septembre une perte nette de 294 millions d’euros au premier semestre (201 millions l’année dernière), le chiffre d’affaires n’atteignant que 1,62 milliards d’euros (1,69 en 2012).