Un quotidien italien annonce que la société pétrolière ENI pourrait cesser d’approvisionner en carburant la compagnie aérienne Alitalia dès samedi si les dettes ne sont pas payées, alors que la possibilité d’un dépôt de bilan est toujours évoquée. Le Corriere della Serra du 8 octobre 2013 cite le PDG d’ENI Paolo Scaroni, selon qui « nous ne pouvons pas maintenir en vie avec du carburant » la compagnie nationale italienne, si cette dernière « n’est pas capable d’obtenir le support de ses propres actionnaires » pour mener à bien sa restructuration. Il ajoute qu’Alitalia doit au groupe pétrolier 30 millions d’euros, et une ligne de crédit en cours expire ce weekend. Cette annonce a fait l’effet d’une bombe en Italie, le ministre des transports Maurizio Lupi se déclarant optimiste sur les chances de débloquer des fonds tandis que le Financial Times citait une source anonyme parlant « d’effets dévastateurs sur les ventes de billets ». Alors que la prochaine assemblée générale des actionnaires d’Alitalia est fixée à lundi prochain, le gouvernement italien essaie depuis deux jours de trouver une solution aux problèmes de trésorerie d’Alitalia. Son président Roberto Colaninno expliquait hier dans un communiqué que « l’exécutif est en train d'achever l'analyse de la situation pour définir les interventions adéquates, et un nouveau bref délai a été requis pour leur définition ». Air France – KLM, qui en détient 25%, avait refusé de voter une augmentation de capital de 100 millions d’euros le mois dernier, mais serait prête à participer à une hausse plus grande, voire frôler les 50% si Alitalia réduit sa masse salariale (14 000 salariés) et sa flotte (140 avions), avancent certains experts. Selon Le Figaro, l'Autorité italienne de l'aviation civile (ENAC) veut convoquer dans les prochains jours Alitalia pour « vérifier ses conditions de continuité opérationnelle ».