Le ministère de l’aviation a décidé de consulter les compagnies aériennes indiennes afin de connaître leur position sur l’Airbus A380, toujours interdit dans les aéroports du pays. Une étude a été demandée le 23 octobre 2013 à la direction de l’aviation civile sur l’impact de l’arrivée du superjumbo en Inde, en particulier sur le prix du billet d’avion, suite à une réunion entre les différentes autorités - et le PDG d’Air India. La protection de la compagnie nationale a toujours été l’argument utilisé pour interdire aux A380 des Emirates Airlines, Singapore Airlines et autres Lufthansa d’atterrir dans les aéroports indiens. Une consultation va être lancée, impliquant également Jet Airways et les low cost comme IndiGo ou SpiceJet qui elles n’ont jamais pris position sur le sujet. Un officiel du ministère a déclaré à Livemint que « le principe de ne pas avoir de politique restrictive avait été adopté », tout en précisant que si un A380 forcément étranger arrive un jour à Delhi ou Mumbai, ce sera « dans le cadre des allocations de sièges en vigueur dans les accords bilatéraux ». Aucune échéance n’a cependant été fixée. Déjà en octobre 2012, les opérateurs de l’A380 avaient cru entrevoir une lueur d’espoir quand le gouvernement indien avait annoncé la relaxation des accords aériens bilatéraux en ce qui concerne le type d’appareil utilisé, accords qui interdisaient jusque là l’utilisation du superjumbo afin de protéger l’activité internationale d’Air India. Mais rien n’a bougé depuis, et le PDG d’Emirates Airlines déclarait en mars dernier que cette interdiction est « ridicule et une honte », alors qu’il voudrait lancer au moins cinq ou six nouvelles destinations dans le pays. Suspicion généralisée : l’Inde tient le superjumbo en otage pour forcer Star Alliance à accepter en son sein Air India, suite à l’échec cuisant – et très mal ressenti à Delhi – de son intégration en 2011. Rappelons que le gouvernement indien a autorisé les aéroports de Delhi, Mumbai, Bangalore et Hyderabad à s’équiper en catégorie F pour justement accueillir les superjumbos d’Airbus. Ni la compagnie nationale ni Jet Airways n’en ont commandé, et le sort des cinq destinés à Kingfisher Airlines n’a toujours pas été officialisé alors qu’elle ne vole plus depuis plus d’un an.