Le groupe aérien Air France-KLM a enregistré des résultats positifs au troisième trimestre 2013, le bénéfice d’exploitation progressant de 29%, mais elle a déprécié la valeur des titres d’Alitalia, estimant désormais sa participation à zéro. « Cela est très encourageant » : le PDG du groupe franco-néerlandais Alexandre de Juniac n’a pas caché son plaisir après la réunion des actionnaires du 30 octobre 2013. Air France – KLM « a poursuivi l’amélioration de son résultat d’exploitation au cours de ce trimestre. Cela est très encourageant car cela montre que les mesures du plan Transform 2015 se déploient conformément à nos attentes », a-t-il expliqué. Ainsi le résultat d’exploitation s’affiche à 634 millions d’euros (contre 491 millions au 30 septembre 2012, +29%), le chiffre d’affaires à 7,2 milliards d’euros (+0,4% et +3,8% à change constant), et la baisse du coût unitaire se poursuit. Mais le bénéfice net passe lui sur la même période de 296 millions à 144 millions, en raison des 137 millions « perdus » avec Alitalia et d’une charge d’impôts de 140 millions. Transform 2015 « permet une nouvelle réduction du coût unitaire malgré une croissance limitée des capacités globales (+1,5%) ». Ces résultats permettent au groupe de « maintenir son objectif d’une amélioration du résultat d’exploitation sur le second semestre en ligne avec celle du premier semestre ». Trafic : Air France - KLM a enregistré une bonne saison été dans le passage avec un trafic en hausse de 2,5% pour une augmentation des capacités limitée à 1,4%. Le coefficient d’occupation a progressé de près d’un point à 86,9% (+0,9 point). La recette unitaire au siège kilomètre offert (RSKO) est en hausse de 2,7% à change constant mais baisse de 0,6% sous l’effet d’un fort effet de change défavorable.  Le résultat d’exploitation de l’activité passage s’élève à 577 millions d’euros (+31%) grâce à une baisse des charges d’exploitation dont la facture carburant. L’activité cargo reste affectée par le ralentissement économique et une situation de surcapacité. Ainsi, le trafic recule de 3,8% pour des capacités en baisse 1,4%. Le coefficient de remplissage s’établit à 60,4% (-1,5 point). La recette unitaire à la tonne kilomètre offerte (RTKO) est en baisse de 9,1% et de 5,2% hors change. La forte baisse du chiffre d’affaires cargo (-9,3% à 687 millions d’euros) entraine une détérioration du résultat d’exploitation en dépit des efforts sur les coûts (-84 millions d’euros au 30 septembre 2013 contre -69 millions un an plus tôt). Sur les neuf premiers mois de 2013, Air France – KLM enregistre un chiffre d’affaire en hausse de 1,0% à 19,51 milliards d’euros, et une amélioration de 382 millions d’euros du résultat d’exploitation à 183 millions d’euros. Dans l’activité passage, les capacités et le trafic ont augmenté respectivement de 1,4% de 2,2% par rapport à la même période en 2012 ; le coefficient d’occupation a gagné 0,6 point à 84,2%. La recette unitaire au siège kilomètre offert (RSKO) baisse de 0,5% mais progresse de 0,9% à change constant. Dans l’activité cargo, le trafic baisse de 5,5% pour des capacités en diminution de 3,2%, amenant ainsi un recul de 1,5 point du coefficient de remplissage à 62,1%. La recette unitaire à la tonne kilomètre offerte (RTKO) baisse de 5,5% et de 3,7% à change constant. Les mesures complémentaires : Alexandre de Juniac est revenu sur les nouvelles mesures annoncées en septembre pour compléter Transform 2015, afin de « renforcer le groupe dans un environnement économique qui demeure incertain et, en particulier, dans les secteurs du moyen-courrier et du cargo qui connaissent de grosses difficultés ». • Mesures industrielles Dans le moyen-courrier, les mesures industrielles concernent principalement le moyen-courrier de point à point du groupe Air France : ajustement du réseau accompagné d’une réduction complémentaire de la flotte de deux avions à l’aéroport d’Orly et de sept avions sur les bases de province d’ici 2015 ; réorganisation des processus et plus grand recours à la sous-traitance dans les escales en France ; développement de Transavia dont la flotte devrait augmenter de cinq avions par an jusqu’en 2016 ; et réduction de la flotte de Hop!. Dans le cargo, les mesures industrielles sont la poursuite de la baisse des avions tout cargo chez Air France et chez KLM (-4 avions ramenant ainsi la flotte à 10 avions en 2015) et la sous-traitance de la gare de fret d’Orly. • Mesures sociales : La réorganisation industrielle des activités moyen-courrier et cargo d’Air France conduisent à une baisse des effectifs de 2 880 effectifs. Afin de traiter les sureffectifs de personnel au sol, Air France a présenté un plan de départs volontaires concernant 1 826 postes. Les départs devraient s’échelonner entre février et décembre 2014. Ce nouveau plan de départs volontaires devrait générer des économies de l’ordre 150 millions d’euros en année pleine. Le sureffectif des pilotes (350 équivalents temps plein) et des personnels de cabine (700 équivalents temps plein) fera l’objet d’autres dispositifs en 2014. Par ailleurs, la compagnie recherche une meilleure adaptation de l’organisation à la saisonnalité de l’activité qui s’est accentuée au cours de ces dernières années. Ces mesures complémentaires, mises en œuvre au cours de 2014, « produiront leur plein effet en 2015. Cependant, elles devraient permettre, dès 2014, de réduire significativement les pertes du moyen-courrier et du cargo sans toutefois les amener à l’équilibre initialement prévu. En conséquence, dans un environnement marqué par une faible croissance et une volatilité du prix du pétrole et des devises, et malgré la forte amélioration des activités long-courrier et maintenance, le groupe considère, qu’en 2014, l’EBITDA devrait être aux environs de 2,5 milliards d’euro, soit le bas de la fourchette visée, et que la baisse de deux milliards d’euros de la dette nette sera réalisée en 2015 ».