Le Syndicat National des Pilotes de Ligne est reparti à l’assaut de la loi Diard encadrant le droit de grève dans le transport aérien, réclamant son abrogation pour « véritable atteinte au droit de grève ». Dans son communiqué du 26 novembre 2013, le syndicat SNPL France Alpa dénonce le « désastreux bilan » de la loi Diard 18 mois après sa promulgation. La déclaration individuelle obligatoire 48h avant de participer à un conflit social, qui devait permettre aux entreprises de transport aérien d’améliorer l’information des passagers, « ne sert en fait qu’à organiser le remplacement des salariés grévistes par des travailleurs d’autres pays ». Le syndicat cite les exemples des compagnies aériennes easyJet en août 2012, Cityjet en mai 2013, easyJet encore en ce 25 novembre, comme « autant de conflits où les salariés grévistes ont été intégralement remplacés par des travailleurs déplacés depuis les autres bases européennes de ces compagnies ». Liste à laquelle le SNPL ajoute « 200 salariés de Lufthansa basés sur l’aéroport de CDG se battent depuis plusieurs jours pour sauvegarder leur emploi », et qui ont été « suppléés autoritairement par des collègues venus d’Allemagne, d’Espagne ou de Suisse ». Selon le SNPL, « après les abus de la libre circulation des travailleurs, c’est au tour d’une loi bien franco-française cette fois de bafouer les droits légitimes des travailleurs. La majorité actuelle, Parti Socialiste en tête, avait fortement critiqué la loi Diard lors de son adoption. Les événements lui ont donné raison.  Maintenant au pouvoir, elle doit en tirer les conséquences et abroger sans délai cette loi scélérate ». Rappelons que le texte proposé par le député de la majorité Eric Diard et adopté le 29 février 2012 étend au transport aérien les restrictions imposées à la SNCF et la RATP depuis 2007. Pas de service minimum puisqu’aucune réquisition de personnel n'est prévue (contrairement aux contrôleurs aériens), mais des obligations à la fois pour les salariés voulant faire grève et pour les entreprises: les employés doivent sous peine de sanctions faire une déclaration individuelle de participation 48 heures avant le jour de grève. Et s'ils décident de renoncer à participer au mouvement ou de reprendre le travail, leur employeur doit être prévenu 24 heures à l'avance. En contrepartie, les compagnies aériennes et les aéroports doivent désormais présenter des prévisions de trafic au plus tard 24 heures avant le début de la grève. Des mesures qui devaient « éviter la paralysie » dans le transport aérien, et surtout faciliter la vie des passagers qui avaient fait face en 2011 à 63 jours de perturbations dues aux mouvements sociaux.