Le Comité européen du dialogue social pour l’aviation civile lancera le mois prochain une vaste enquête sur le travail non déclaré dans les compagnies aériennes et le recours du secteur aux employés contractuels, les low cost telles que Ryanair, Wizz Air ou Norwegian étant particulièrement dans son collimateur. L’organe européen, regroupant compagnies aériennes et syndicats veut se pencher en particulier sur le recours aux travailleurs indépendants et autres auto-entrepreneurs, un statut particulièrement prisé par les spécialistes du vol pas cher (qui refuseraient de participer au comité). Même s’il affirme ne pas viser spécifiquement les low cost et simplement chercher les « moutons noirs », le Comité reconnait que de forts soupçons pèsent sur elles. Le quotidien La Libre Belgique s’est d’ailleurs procuré une liste de 220 pilotes de Ryanair facturant leurs services à la low cost via des microsociétés établies en Irlande, une liste dressée « en quatre jours » par le Comité. On rappellera que le Ryanair Pilot Group parlait de 2000 pilote sur 3000 pratiquant ce système. L’enquête devrait durer un an. Le PDG de Ryanair Michael O’Leary, de passage en Belgique le 22 janvier 2014 pour faire le point sur la nouvelle base à l’aéroport de Bruxelles – Zaventem, a déclaré dans La Libre : « chaque jour il y a un comité qui veut enquêter sur nous. Air France, Lufthansa font appel à des pilotes indépendants. Pourquoi s'intéresse-t-on à Ryanair ? Les médias sont sans doute le secteur qui emploie le plus d'indépendants en Europe et on n'en parle pas. Mais quand c'est Ryanair, il faut enquêter ». Il reconnait bien sûr le recours à ces travailleurs « indépendants » (même s’ils ne travaillent que pour Ryanair), expliquant que le statut permet une « mobilité rapide » : par exemple pour la fermeture de la base de Maastricht et l’ouverture de celle de Zaventem, « on peut plus facilement amener notre staff » vers la Belgique. Et il rappelle que ce système employé depuis 25 ans par Ryanair (« nous continuerons à le faire dans les 25 prochaines années) est en pleine concordance avec les règles européennes. Spécifiant au passage que les employés de la base de Bruxelles « ont un contrat de travail irlandais, paieront leurs impôts en Irlande – mais les taxes sociales en Belgique »…