La justice a finalement relaxé Christophe D., 43 ans, un effaroucheur d'oiseaux qui a tué un groéland brun à l'aéroport de Lille-Lesquin, quelques minutes avant l’atterrissage d’un avion. Le groéland brun est une espèce protégée en voie de disparition. Christophe D. est donc poursuivi pour avoir tué un tel animal. Paradoxalement, l'homme est un effaroucheur : son métier consiste à faire fuir, à coups de klaxons, d'avertisseurs sonores et de fusées détonantes les oiseaux des pistes pour éviter aux avions tout risque de collision aviaire. Dans certains cas, à défaut de chasser l'animal qui refuse de partir, l'effaroucheur l'abat au fusil. Comme l'a estimé le juge du tribunal de Lille, Christophe D. a essayé par tous les moyens de faire partir le groéland brun  avant d'en arriver à l'abattre au fusil. En plus, c'est de bonne foi qu'il a signalé lui-même au service de protection de l'environnement qu'il a tué un oiseau protégé, tout en conservant la carcasse de l'oiseau au congélateur pour le remettre au service concerné. Au tribunal, le procureur a demandé la relaxe de l'effaroucheur, le juge a suivi la recommandation. Chaque année, 35 000 collisions avec des oiseaux se produisent dans le monde dont 800 en France. Dans un peu plus de 15% des cas, ces incidents sont jugés sérieux. Depuis juillet 1989, tous les aérodromes français d’intérêt national ont donc une cellule de prévention du péril aviaire.