La compagnie aérienne Qantas Airways a annoncé la prochaine suppression de 5000 postes et le report des livraisons de Boeing 787 et Airbus A380, après avoir enregistré de lourdes pertes semestrielles. Le plan de restructuration sur trois ans annoncé par la compagnie nationale australienne le 27 février 2014 a été provoqué par ses pires pertes semestrielles depuis 1995, 210 millions de dollars (juin-décembre 2013), alors qu’elle avait fait un profit quasi-équivalent à la même période en 2012. Le plan vise à économiser 1,8 milliards de dollars d’ici 2017, et impliquera la suppression d’environ 15% de ses effectifs, le gel des salaires, mais aussi des changements significatifs dans la flotte et le réseau : Qantas va en particulier réduire de 11 à 7 le nombre d’avions différents utilisés, et une cinquantaine seront revendus – ou leur livraison reportée, comme dans le cas des huit derniers A380 attendus (elle en opère douze) ou des trois derniers des quatorze 787-8 Dreamliner destinés à sa filiale low cost Jetstar Airways. Parlant des « pires conditions jamais vécues » par la compagnie de l’alliance Oneworld, son PDG Alan Joyce a déclaré que les négociations sur les pertes d’emplois débuteront dès demain avec les syndicats, ces derniers brandissant déjà la menace d’une grève. Le management et la maintenance sont les principaux secteurs menacés, ainsi que d’autres postes non-opérationnels. Le dirigeant de Qantas a surtout justifié les pertes financières par les règles australiennes sur l’investissement spécifiques à Qantas, qui limitent à 49% la part de capital détenu par des étrangers, à 35% par des transporteurs étrangers et à 25% par un unique investisseur étranger. Autant d’obstacles qui l’empêchent de lever des capitaux aussi facilement que ses rivales, au premier rang desquelles Virgin Australia (détenue à 64% par les compagnies étatiques Air New Zealand, Etihad Airways et Singapore Airlines) qui « distord le marché intérieur australien ». Qantas voudrait en outre obtenir une garantie gouvernementale pour sa dette. Côté réseau, les lignes internationales continuent de souffrir, tandis que son marché intérieur s’érode. L’aéroport de Singapour en particulier perdra dès 22 juillet sa liaison quotidienne au départ de Perth, tandis que celles au départ de Sydney et Brisbane verront leurs capacités réduites.