La compagnie aérienne Air France ne proposera que cinq vols par semaine cet été entre Paris et Caracas, avec un avion plus petit que d’habitude, sans suivre donc Air Canada qui a suspendu tous les vols vers le Venezuela en raison des tensions politiques dans le pays. A partir du 5 mai 2014, l’habituelle rotation quotidienne en Airbus A340-300 de 275 places entre l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle et la capitale vénézuélienne sera remplacée par cinq vols par semaine en A330-200, pouvant accueillir 40 passagers en classe Affaires, 21 en Premium et 147 en Economie (208 au total). Les départs sont programmés tous les jours sauf lundi et vendredi à 10h35 pour arriver à 14h00, et les retours de Caracas à 16h30 pour une arrivée le lendemain à 8h25. Air France est sans concurrence directe sur cette route. La compagnie de l’alliance SkyTeam n’est pas la seule à avoir ajusté son programme de vol en raison de la situation politique au Venezuela, mais aussi de problèmes de change et de dettes non payées par le gouvernement local : des réductions de fréquence ou l’utilisation d’avions plus petits ont été mises en place selon la presse locale par Air Europa, Iberia, Lufthansa, TAP Portugal, Avianca, Copa Airlines, Tale, LAN Airlines ou American Airlines. Air Canada a suspendu sine die le 16 mars ses trois rotations hebdomadaires entre Toronto et Caracas, estimant n’être plus en mesure d’assurer la sécurité de son exploitation. L’IATA affirme que le Venezuela doit environ 3,7 milliards de dollars aux différents acteurs du transport aérien, dont 400 millions à la seule Avianca. La suppression par cette dernière de 2 des 3 rotations quotidiennes entre Bogota et Caracas depuis la semaine dernière a déclenché la fureur du président Nicolas Maduro, qui a menacé « toute compagnie aérienne cessant de desservir le pays » qu’elle ne pourra pas y revenir tant qu’il sera au pouvoir. On rappellera aussi qu’un syndicat de pilotes français avait demandé en décembre dernier à ses membres de « ne pas desservir Caracas » pour des raisons de sécurité liées à la lutte contre le trafic de drogue. A l'origine du problème, l'opération menée par la douane française en septembre 2013 qui avait permis la saisie record à l'aéroport Charles de Gaulle de 1300 kilos de cocaïne sur un vol d'Air France reliant la capitale vénézuélienne à Paris. Le SPAF dénonçait la méthode de la douane française, estimant que les douaniers étaient parfaitement informés de l'embarquement de la cocaïne à bord de l'avion à Caracas mais avaient préféré le laisser partir pour garder l’opération secrète... En se servant d'un avion de ligne comme "appât et piège" pour démanteler un trafic de drogue, la douane a mis "l’avion, les passagers et l’équipage en danger", selon le syndicat.