Les autorités américaines ont refusé à la compagnie aérienne Air Tahiti Nui l’immunité anti-trust qu’elle demandait pour son projet de co-entreprise avec Air France, sur les vols reliant Paris à Los Angeles. Le Département des Transports américain a justifié son refus par le fait que ce partenariat n’apportera « aucun bénéfice au public », mais pourrait au contraire restreindre la concurrence sur cette route. Air Tahiti Nui et Air France avait déposé en avril 2013 une « demande d’approbation et d’immunité anti-trust pour un accord de partenariat, incluant un accord bilatéral de co-entreprise ». En cas d’approbation, cet accord aurait permis aux deux transporteurs « de coopérer et de coordonner leurs vols » entre les aéroports de Paris-Charles de Gaulle (CDG) et de Los Angeles (LAX). Comme l’expliquait alors Dominique Patry, directeur des Affaires Internationales et des Alliances de la compagnie nationale française, cet accord aurait impliqué pour les passagers « un meilleur service avec davantage de fréquences » entre la capitale et la mégapole californienne. Le PDG d’Air Tahiti Nui Etienne Howan soulignait de son côté que l’accord donnerait en outre accès à ses clients « un accès au réseau Air France en Europe, et permettra à la compagnie d’augmenter l’offre de vols entre Tahiti et Paris via Los Angeles ». Ces arguments n’ont donc pas convaincu le DoT, et la coopération actuelle devrait se poursuivre sans changement : une rotation hebdomadaire en partage de code sur la ligne France - Tahiti, effectuée par la compagnie de l’alliance SkyTeam, et entre quatre et sept vols par semaine entre les deux territoires opérés par ATN. Pour l’année 2014, Air Tahiti Nui a prévu une augmentation du programme de vol de 5% entre l’aéroport de Papeete-Faa’a et Paris, via la hausse des fréquences en basse saison. La troisième rotation hebdomadaire vers Auckland, et une hausse des fréquences de 3% prévue vers Los Angeles, complètent ses prévisions. Rappelons qu’elle partage également ses codes avec American Airlines, lui donnant accès à 17 villes américaines (et bientôt le Brésil ?), Japan Airlines, Air New Zealand, Qantas Airways, et vient de signer avec Korean Air. En décembre dernier, la compagnie tahitienne annonçait également des discussions avec Hawaiian Airlines et Aeroflot, plus d’éventuels partenaires chinois non spécifiés. Il pourrait s’agir dans ce dernier cas d’Hainan Airlines, une forte délégation du groupe HNA ayant visité la Polynésie le mois dernier afin d’y étudier « le potentiel touristique » : le lancement d’une nouvelle liaison avec la Chine a été évoqué, ainsi que la création d’unités hôtelières dans l’archipel du Pacifique.