Dans une rare démonstration d’unité, huit  syndicats du transport aérien ont envoyé une lettre ouverte au nouveau Premier ministre, demandant un allègement des taxes afin de sauver la compagnie aérienne Air France et ses consœurs hexagonales. Les huit organisations - CFDT, FNEMA/CFE-CGC, CGT, FO, SNPNC, SNPL, UNAC et UNSA Aérien - représentant l’ensemble des métiers du secteur (pilotes, hôtesses de l’air et stewards, personnel au sol) ont adressé le 10 avril 2014 une lettre à Manuel Valls, dénonçant les taxes qui « accablent » les transporteurs français et les désavantagent face à la concurrence étrangère, et en particulier celle des low cost comme easyJet ou Ryanair. Ils demandent des mesures urgentes au nom de salariés « excédés de subir cette concurrence inéquitable qui ruine une partie de leurs efforts ». Et citent le chiffre de 15 000 emplois supprimés en cinq ans, Dans le collimateur de l’intersyndicale figure en particulier la « taxe Chirac », qui aide à financer la lutte contre les pandémies dans pays sous-développés et vient d’être relevée de 12%. Mais on trouve également parmi leurs griefs l’augmentation de la TVA sur les transports (de 7% à 10%) en début d’année, ou celle des redevances d’ADP (+3%) – le gestionnaire répliquant que ces redevances ont permis entre 2005 et 2013 de faire passer la capacité d’accueil parisienne de 47 à 80 millions de passagers par an. Nous avons voulu « créer un front uni parce que la situation est grave », explique au Figaro Geoffroy Bouvet de l'Association des professionnels navigants de l'aviation (Apna). « Or nous, compagnies aériennes, aéroports, constructeurs aéronautiques sommes tous dans le même bateau, notre combat est citoyen. Nous sommes conscients des enjeux stratégiques que représente le maintien de compagnies françaises ». L’intersyndicale réclame donc une audience à Manuel Valls, mais ne « s’interdit pas » de lancer un mouvement plus dur. Rappelons que le SNPL maintient toujours son appel à la grève de pilotes du 3 au 30 mai, l’abrogation de la loi Diard et l’ouverture de négociations pour un accord de branche venant s’ajouter aux revendications ci-dessus.