La compagnie aérienne low cost easyJet n’exclut pas de lancer des vols depuis l’aéroport de Londres-Heathrow, pense au wifi mais ne se lancera ni dans le long-courrier, ni dans les programmes de fidélité. Lors d’une conférence du Guild of Travel Management Companies (GTMC) à Marrakech le weekend dernier, la dirigeante de la spécialiste britannique du vol pas cher Carolyn McCall a voulu mettre fin aux rumeurs selon lesquelles le principal aéroport londonien n’accueillera jamais les avions orange. EasyJet avait même envisagé de lancer depuis Heathrow ses premiers vols vers Moscou, avant de finalement opter pour sa base existante à Gatwick (l’un des quatre aéroports autour de Londres où elle a basé des avions, avec Luton et Southend). L’aéroport pourrait accueillir les Airbus d’easyJet s’il reçoit le feu vert des autorités pour construire une troisième piste – et surtout baisse ses prix, a-t-elle expliqué. Le statut de hub d’Heathrow n’est pas un problème pour Mme McCall, qui rappelle dans TTG que dix avions sont basés à Paris-CDG et que sa compagnie est « numéro 2 à Amsterdam-Schiphol ». Et tous les voyageurs d’affaires veulent atterrir dans les principaux aéroports, la rapidité étant primordiale (« ils ne veulent pas passer 90 minutes à rejoindre Paris ou Vienne ») – ils représentent un cinquième de sa clientèle, en hausse de 44% sur les cinq dernières années. Ces passagers d’affaires, dont le nombre a atteint 12 millions sur les douze derniers mois à la fin mars, sont évidemment au cœur de sa stratégie : ils représentent désormais un passager sur cinq, en hausse de 44% par rapport à 2009, et bénéficient de « tarifs inférieurs de 30% à ceux de la concurrence ». La dirigeante décrit d’ailleurs l’allocation des sièges comme la décision « la plus couronnée de succès » de l’histoire d’easyJet, mais refuse toute idée d’embarquement par rangée, « plus long que tout ce qui a été essayé ». L’installation du wifi est probable à l’avenir, même si cela reste pour l’instant trop cher : « de 60 à 80 000 livres par avion », estime Mme McCall avant de rappeler qu’il y a trois ans il fallait payer trois fois plus cher. En revanche l’instauration d’un programme de fidélité ne figure pas dans ses projets, les très hauts taux d’occupation enregistrés par easyJet impliquant qu’il lui serait « impossible d’honorer les rédemptions de miles ». Et les vols long-courriers ne font pas partie des plans d’avenir de la low cost, qui les considère comme une « distraction » par rapport à ses opérations en Europe.