Le deuxième jour de grève d’un syndicat de contrôleurs aériens français devrait entrainer ce mercredi des perturbations au moins aussi importantes que la veille, l’impact se faisant principalement ressentir dans les aéroports du sud de la France et de l’ouest méditerranéen. Comme pour mardi, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé pour ce 25 juin 2014 aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vols de 20 % sur les aéroports de Lyon, Marseille, Toulouse et Bordeaux, et au départ de la région parisienne de 20% des vols vers le sud de la France, l’Espagne, le Portugal, le Maroc, la Tunisie et l’Algérie. Des perturbations sont possibles sur l’ensemble du territoire, et la DGAC invite les passagers à se rapprocher de leur compagnie aérienne pour obtenir de plus amples informations et à ne pas se rendre sur l’aéroport sans avoir l’assurance que leur vol est maintenu. Le syndicat minoritaire UNSA-ICNA doit rencontrer aujourd’hui le secrétaire d’état aux transports : selon son porte-parole, si des garanties sont obtenues sur les moyens accordés au contrôle aérien entre 2015 et 2019, le syndicat « pourrait être en mesure de lever son préavis », qui court jusqu’à dimanche prochain inclus. Air France comme hier prévoit d'assurer l’ensemble de son programme long-courrier et plus de 90% des vols court et moyen-courriers, tout en précisant que « le programme sur le sud de la France est notablement perturbé ». Et elle propose de reporter sans frais entre le 30 juin et le 4 juillet 2014 inclus, dans la limite des places disponibles, les voyages de ceux qui ont réservé un vol Air France entre le 24 et le 29 juin de/vers Biarritz, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Lyon, Marseille, Montpellier, Nice, Pau, Toulon et Toulouse, ainsi qu’entre Paris-Orly ou Paris-Charles de Gaulle et l'Espagne, le Portugal, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie. Sa filiale régionale HOP! a de son côté prévu d’annuler comme hier environ 110 vols : la grève avait empêché mardi « près de 4 500 clients de se déplacer », et ses vols subissaient des retards moyens de l’ordre de 50 minutes à Paris-Orly, 60 minutes à Nantes et près de 2 heures à Lyon, avec une situation dégradée à Marseille en fin de journée. La low cost easyJet a vu ses prévisions d’annulations largement dépassées hier, avec plus de 100 vols annulés dans toute l’Europe, avec de nombreux retards accumulés dans la soirée : elle précise que 65% de ses vols passent dans l’espace aérien français et sont donc touchés par la grève des contrôleurs aériens. Ce mercredi, 28 vols sont d’ores et déjà supprimés par easyJet suite aux demandes de la DGAC, mais la compagnie prévoit une aggravation de la situation en cours de journée. Situation encore plus difficile pour Ryanair, dont un communiqué affirme que « les Contrôleurs du Trafic Aérien en France prédisent que les retards de vol seront sensiblement pires » ce mercredi : comme elle souhaite minimiser les retards et les perturbations, elle a donc décidé d'annuler environ 15% de ses vols réguliers, principalement des vols opérant de / vers la France et l'Espagne. Traduction : une liste de 202 vols supprimés, quasiment équivalente au nombre d’annulations enregistrées hier (sans oublier des retards atteignant parfois 6 heures). Les compagnies étrangères sont également affectées, par exemple Air Algérie qui supprimera aujourd’hui encore trois rotations, cette fois sur les axes Orly-Alger, CDG-Alger et Orly-Bejaïa. L’IATA s’est mêlée hier au concert de critiques contre la grève, son directeur général Tony Tyler parlant de mouvement « indéfendable » alors qu’en raison de l’organisation morcelée du ciel européen, « plus de 130 millions d'heures de travail ont été gâchées en 2012 à cause de retards qui auraient pu être évités avec le système unique de ciel européen ». L’Union des Aéroport Français (UAF) estime que cette grève « va causer un préjudice à l’ensemble des acteurs du transport aérien français, dans une période particulièrement chargée avec le début de la période estivale et les premiers départs en vacances. Ce mouvement social pénalisera les passagers et aura des répercussions importantes sur l'image de notre pays ».