L’association de défense des animaux PETA a décidé d’acheter des actions de la compagnie aérienne Air France, afin de pouvoir l’appeler en tant qu’actionnaire à mettre fin au transport des primates destinés aux laboratoires. Dans un communiqué du 24 juin 2014, People for the Ethical Treatment of Animals (PETA) annonce avoir acheté des actions Air France « afin de pouvoir assister à ses réunions annuelles et, en tant qu'actionnaire, appeler officiellement la compagnie à se joindre à toutes les autres grandes compagnies aériennes du monde à cesser de faire voyager des milliers de singes terrifiés vers des laboratoires, où ils sont emprisonnés, charcutés, empoisonnés, mutilés, privés de nourriture et d'eau, infectés de maladies mortelles et tués ». PETA espère ainsi être « capable d'affronter les actionnaires et la direction sur ce commerce cruel, et de les pousser à y renoncer pour de bon », explique Justin Goodman, directeur des enquêtes relatives aux laboratoires de PETA US, selon qui Air France « se distingue honteusement d'être la seule grande compagnie aérienne à expédier des singes vers la souffrance et la misère des laboratoires », ce qui est « mauvais pour les affaires ». PETA explique cette action par l’échec de ses efforts pour convaincre Air France de cesser de transporter des milliers de singes vers leur mort dans des laboratoires, qui jusque là allaient « de manifestations publiques à des campagnes en ligne, des protestations de personnalités, et plus encore ». La compagnie française aurait envoyé au moins 5 500 singes dans des laboratoires américains en 2013 selon l’association. Elle affirme que ses pressions ont déjà poussé les compagnies China Southern Airlines, China Eastern Airlines, Philippines Airlines et Vietnam Airlines à abandonner cette pratique. Les Lufthansa, Alitalia, British Airways, United Airlines ou American Airlines entre autres ont cessé tout transport de primates à destination des laboratoires. Pour sa défense, Air France estime que l’utilisation des primates à des fins de recherches est « décisive dans de nombreux domaines médicaux », tels que les recherches relatives aux maladies du système nerveux central, aux maladies neurovégétatives (Parkinson, Alzheimer), aux maladies psychologiques (dépression, addiction à l’alcool) ou encore aux maladies infectieuses (sida, paludisme, hépatite C). Interpellée le mois dernier par la primatologue britannique Jane Goodall, spécialiste des chimpanzés, la compagnie expliquait être « titulaire d’une autorisation de transport des animaux délivrée par le Ministère de l’agriculture (n°93/009) attestant qu’elle respecte la réglementation en vigueur », et avait parallèlement « instauré des normes strictes en termes de confort et de bien-être pour assurer aux animaux des conditions optimales de transport ».