Les autorités ukrainiennes ont confié aux Pays-Bas la responsabilité de l’enquête sur le crash du Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, juste avant la démission du premier ministre Iatseniouk. Les corps de 73 victimes du crash dans l’est de l’Ukraine, apparemment causé par un missile sol-air, ont été rapatriés le 24 juillet 2014 à Amsterdam après un premier vol la veille transportant 40 dépouilles. Les Pays-Bas, dont étaient originaires 193 des 298 victimes du vol MH17 jeudi dernier, se sont vus remettre la responsabilité de mener l’enquête. Le premier ministre Mark Rutte a annoncé hier l’envoi de 23 enquêteurs accompagnés de 40 gendarmes non armés chargés de « stabiliser » la zone de l’accident, même s’il avoue « ne pas être sûr que cela fonctionnera », car cela demande « des accords internationaux, un mandat légal ». Une résolution de l’ONU serait en préparation pour permettre une « présence armée » apte à garantir la sécurité du site, selon la presse hollandaise. Les informations de l’enregistreur des données de vols ont été extraites hier par les enquêteurs de l’AIIB près de Farnbourough, qui ont constaté qu’elles n’avaient pas été trafiquées : l’OVV, équivalent néerlandais du BEA, assure avoir trouvé des « informations valides » dans la boîte noire, et qu’aucune « trace ou indication de manipulation » de l'enregistreur n'a été trouvée. L’enregistreur des conversations du cockpit avait été l’objet de commentaires similaires dès mercredi. Sur le terrain, l’OSCE indiquait hier que des restes humains étaient toujours découverts sur les lieux du crash, où une délégation australienne est arrivée pour la première fois (27 Australiens ont  trouvé la mort dans l’accident). Le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a annoncé sa démission hier suite à un conflit entre les deux partis de la coalition, accusant à mots couverts le président Petro Porochenko « d'échanger le sort du pays contre des intérêts politiques étroits ». La perspective de nouvelles élections législatives tombe alors que les combats se poursuivent entre forces de Kiev et séparatistes pro-russes, tout comme les accusations de part et d’autres : Washington affirmait hier avoir des preuves que la Russie avait utilisé son artillerie pour tirer contre des positions loyalistes, Moscou répliquant en montrant des images satellites de système antiaérien Buk manœuvrés par les forces ukrainiennes dans la région du crash du vol MH17…