La compagnie aérienne low cost Ryanair pourrait inclure l’Airbus A320neo en version 189 passagers dans son prochain appel d’offres, et ne s’intéresse à Cyprus Airways que pour éventuellement lancer des vols entre Chypre et le Proche-Orient ou la Russie. Alors que la spécialiste irlandaise du vol pas cher recevra en septembre les premiers Boeing 737-800 de sa commande de 180 appareils (qui ne sera pas modifiée), le PDG Michael O’Leary a déclaré le 28 juillet 2014 à Flightglobal que sa prochaine commande « pour la période 2019-2025 » devrait inclure « l’Airbus de 189 places et le Boeing de ce qu’il espère être 197 ou 198 sièges ». L’avionneur européen avait annoncé en avril dernier préparer une version densifiée de l’A320, parlant à l’époque de configuration 186 sièges au lieu des 180 actuels, Aviation Week parlant alors de pressions du groupe IAG (British Airways, Iberia et Vueling) qui a des commandes fermes et options sur près de 200 A320neo. Une configuration de 189 sièges pourrait être atteinte avec des modifications des portes et des toboggans, ajoute Flightglobal. Boeing avait répliqué lors du Salon de Farnborough en annonçant une version 200 places de son MAX 8 (contre 189 pour le 737-800) Si ce genre d’annonce semble relever plus de la stratégie de négociations de Ryanair que d’un réel désir d’abandonner le tout-Boeing, Michael O’Leary reconnait qu’il est probable que la low cost opèrera principalement des Boeing mais qu’il « pourrait opérer quelques Airbus et avoir ainsi deux fournisseurs » - un argument utilisé par le PDG de Japan Airlines lors de sa première commande d’Airbus (31 A350) en octobre dernier. Côté réseau, le PDG de Ryanair a avoué n’avoir aucunement l’intention de sauver « le seau d’ordures ne survivant que grâce à des aides d’état » qu’est Cyprus Airways, quelques jours après avoir exprimé son intérêt dans le processus de privatisation du transporteur national chypriote. Les rumeurs se font de plus insistantes sur une négociation plus large avec le gouvernement de l’île, d’où Ryanair pourrait lancer des vols vers Tel Aviv, Beyrouth, la Jordanie, l’Egypte ou la Russie. Ce que Michael O’Leary reconnait à demi-mots, expliquant que pour lancer des vols entre Chypre et des destinations non-européennes, Ryanair « doit disposer d’une licence d’opération chypriote ». Et il ajoute que cet AOC pourrait être obtenu d’ici un ou deux ans sans passer par un sauvetage de Cyprus Airways, puisque son objectif est « d’aider le gouvernement chypriote à obtenir ce qu’il souhaite (croissance du trafic aérien et du tourisme) plutôt que d’acheter à tout prix une autre compagnie en faillite ». Ryanair dispose déjà d’une base à l’aéroport de Paphos dans l’ouest de l’île, mais estime que des coûts trop élevés à Paphos comme à Larnaca (« deux fois plus chers qu’à Berlin ») sont responsables de la perte d’un demi-million de passagers en cinq ans à Chypre.