L’espace aérien russe est désormais interdit aux compagnies ukrainiennes souhaitant de rendre en Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie ou Turquie, suite aux sanctions dévoilées par la Russie en réponse à celles imposées par l’occident pour son rôle dans la crise en Ukraine. Mais tout ce remue-ménage n’empêche pas Dobrolet d’annoncer une commande 16 Boeing 737-800. La compagnie nationale Ukraine International Airlines a été la première à réagir le 8 août 2014 aux annonces du premier ministre Medvedev, annonçant des modifications de plans de vol entre Kiev et les aéroports de Bakou, Erevan et Tbilissi. Elle explique dans un communiqué que « l’action unilatérale de la Russie » va entrainer une augmentation de 15-20% des coûts opérationnels de ces vols ainsi que des retards, causant un « inconfort significatif » aux passagers. Et UIA se dit « extrêmement troublée par le fait que les autorités russes essaient d’utiliser le transport aérien comme un outil de pression politique, ignorant cyniquement les intérêts des milliers de citoyens de douzaines de pays » qui voyagent dans ses avions. L’interdiction est également valable pour les compagnies Wizz Air Ukraine, Yanair et Dniproavia. Rappelons que la première compagnie aérienne affectée par la crise ukrainienne a été Dobrolet, la filiale low cost d’Aeroflot clouée au sol depuis le 4 août en raison de sanctions européennes (sa desserte de la Crimée étant le principal reproche qui lui est adressé). La riposte russe ne vise pour l’instant que des routes secondaires des compagnies ukrainiennes, Wizz Air Ukraine ayant par exemple annoncé une nouvelle liaison entre Kiev et Moscou pour la fin septembre. Les compagnies aériennes européennes et américaines font elles face à la menace d’une interdiction de survol de la Sibérie, qui mettrait à mal la rentabilité de leurs liaisons vers l’Asie – une menace pour l’instant pas suivie d’effets. Les sanctions imposées à Dobrolet sont exclusivement européennes : cette dernière a donc annoncé un protocole d’accord portant sur l’acquisition de seize Boeing 737-800 livrables à partir de 2017, un acompte ayant selon elle été déposé le jour-même de l’arrêt des vols. Et elle va se tourner vers des sociétés de leasing asiatiques pour contourner les sanctions (ses avions actuels sont loués auprès de l’irlandaise AWAS, qui fait justement l’objet de rueurs concernant la vente d’une centaine d’appareils à un milliardaire de Hong Kong). En attendant, les clients de la low cost peuvent désormais utiliser les avions d’OrenAir, qui opèrera au moins jusqu’à la mi-septembre deux des routes abandonnées : Moscou-Sheremetyevo – Simferopol d’une part (4 rotations quotidiennes), et Sheremetyevo – Volgograd de l’autre (un vol par jour).