En réponseaux nouvelles sanctions de l'Union européenne, la Russie pourrait interdire le survol de son espace aérien aux compagnies aériennes européennes pour leurs liaisons entre l’Europe et l’Asie, a annoncé le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev. "En cas de sanctions liées au secteur énergétique ou prévoyant de nouvelles restrictions pour notre secteur financier, il nous faudra répondre de manière asymétrique", a déclaré le chef du gouvernement russe dans une interview publiée hier dans le journal Vedomosti, en réponse aux 28 membres de l'Union européenne qui ont décidé d'adopter une nouvelle série de sanctions économiques à l'encontre de la Russie pour son implication dans la crise ukrainienne (mesures renforcées concernant l'accès aux marchés des capitaux, la défense, les biens à double usage civil et militaire et les technologies sensibles, ainsi qu'une nouvelle liste de noms de personnes visées par un gel des avoirs et une interdiction de visa européen). "Nous partons du principe que nous entretenons des relations amicales avec nos partenaires et c’est pourquoi le ciel au dessus de la Russie est ouvert pour le survol. Mais si on nous impose des restrictions, nous devons répondre. Si les transporteurs occidentaux volent en dehors de notre espace aérien, cela peut provoquer la faillite de nombreuses compagnies déjà à la limite de la survie", a martelé Dmitri Medvedev. En effet, un détour pour éviter l'espace aérien russe coûtera aux compagnies européennes des millions d'euros supplémentaires en carburant. Mais la compagnie nationale russe Aeroflot perdra aussi les indemnités estimées par les experts à plus de 150 millions d’euros par an qu'elle perçoit pour ces vols des compagnies européennes. Déjà, sa filiale low cost Dobrolet a annulé ses vols suite aux premières sanctions européennes en août (annulation des contrats de leasing ou de réparation et maintenance des avions, des accords d’assurance ainsi que de fourniture d’informations aéronautiques).