La fin de grève des pilotes d’Air France annoncée par le syndicat SNPL devrait permettre à la compagnie aérienne d’assurer près de 60% de son programme de vols aujourd’hui, mais le retour à la normale n’est pas prévu avant mercredi. La reprise des opérations sera progressive, a prévenu la compagnie nationale le 28 septembre 2014, et un coup d’œil sur les affichages des aéroports le confirme : à Paris-CDG par exemple, Flightstats indique ce lundi matin 190 décollages supprimés par Air France, principalement sur le réseau court et moyen-courrier même si des vols vers Montréal, Toronto, New York-JFK, Miami, Mexico, La Havane, Abidjan, Bangkok ou Kuala Lumpur sont entre autres annulés. Le retour à la normale « s'effectuera progressivement pendant les 2 jours suivants (30 septembre - 1 octobre), en raison de contraintes opérationnelles et réglementaires (contrôle technique des avions immobilisés, positionnement des avions et des équipages pilotes, hôtesses et stewards dans nos escales pour assurer les vols retours vers Paris…) », explique Air France dans un communiqué. « De ce fait, des adaptations de dernière minute sont possibles », ajoute-t-elle avant de recommander une fois de plus aux voyageurs de vérifier si votre vol opère avant de vous rendre à l'aéroport. Le SNPL France ALPA a donc mis fin à son mouvement après quatorze jours de grève, le SPAF minoritaire ayant de son côté reconduit son préavis jusqu’à demain en attendant que la direction « revienne sur ses positions et adopte un véritable dialogue social ». Air France a publié un long communiqué de réaction hier, se félicitant de la levée du mouvement « qu’elle appelait de manière ferme et répétée. Cette grève « aura été coûteuse et dommageable. Elle n’a que trop duré. La compagnie déplore que malgré de très longues négociations depuis le début du conflit (dont 15 heures samedi), permettant de nombreuses avancées, le protocole de fin de conflit, équilibré et raisonnable proposé par la Direction, n’ait pas été signé par les organisations représentatives. Air France regrette que les syndicats de pilotes n’aient pas su saisir ces opportunités ». air-journal_transavia 737-800La compagnie de l’alliance SkyTeam « confirme sa décision de poursuivre sans délai le développement accéléré de Transavia en France, relais de croissance majeur du Groupe. Ce développement se fera dans les conditions économiques et sociales compétitives prévues (en particulier : développement au-delà de 14 avions, flotte unique de Boeing 737, conditions d’exploitation et de rémunération de Transavia France, affectation de pilotes d’Air France sur la base du volontariat). Comme annoncé, ce projet permettra la création rapide de 1 000 emplois en France (dont 250 emplois de pilotes). Cette sortie de conflit renforce la détermination de la Compagnie à faire progresser son modèle économique afin de conforter son leadership, dans le cadre d’un dialogue social qu’elle souhaite constructif et responsable. L’intérêt stratégique de l’entreprise doit rester le cap pour tous. Air France est maintenant toute entière mobilisée pour regagner la confiance de ses clients et restaurer la sérénité au sein de son personnel et la cohésion de l’entreprise ». Alexandre de Juniac, président-directeur général d’Air France-KLM, a déclaré : « L’équipe de direction, Frédéric Gagey et moi-même sommes conscients du traumatisme que viennent de vivre nos clients, nos salariés et nos partenaires. La priorité est au rassemblement et à l’union de nos forces autour du projet de croissance et de compétitivité du groupe Air France-KLM, Perform 2020. Je souhaite remercier tous ceux qui, convaincus que la croissance est à notre portée si nous nous en donnons les moyens, ont soutenu nos projets de développement. Je veux aussi remercier toutes les équipes d’Air France qui ont effectué, ces 15 derniers jours, un travail remarquable dans des conditions difficiles. A tous, à nos clients et à nos équipes, je veux dire notre confiance et notre engagement pour renouer les liens et repartir de l’avant ». Le communiqué du SNPL hier annonçait la suspension immédiate de la grève « malgré l’absence de compromis avec la direction » et « dans l’intérêt des passagers et de l’entreprise ». Après une autre nuit de négociations infructueuses, expliquait le syndicat, les pilotes « ne peuvent que constater une nouvelle fois la rupture du dialogue social et l'incapacité de la direction à sortir d'une posture d'image (…) et à négocier sincèrement ». Moins d’une heure après cette « déclaration d’apaisement des pilotes, la direction d’Air France ne renonce pas à ses ambitions de bafouer les accords signés » dans le cadre du développement de Transavia France pour mettre en œuvre son projet de façon unilatérale avec le plus profond mépris pour le dialogue social. « Nous sommes une nouvelle fois consternés par l'attitude de la direction qui met en danger aujourd’hui par ses provocations la sérénité nécessaire à la reprise des vols », a déclaré Jean-Louis Barber, Président du SNPL Air France ALPA.