Le PDG de la compagnie aérienne Air France-KLM est revenu mardi sur de multiples sujets d’avenir, de la future taille de la low cost Transavia à sa présence dans le capital d’Alitalia, en passant par le développement de coentreprises en Asie ou la privatisation de l’aéroport de Toulouse. Lors de la présentation des objectifs du groupe franco-néerlandais le 18 novembre 2014, Alexandre de Juniac a de nouveau évoqué l’avenir de la filiale spécialisée dans le vol pas cher : même si Transavia pourrait être à l’horizon 2017/2018 « la cinquième ou sixième low cost européenne » avec sa flotte de 80 avions (contre 48 aujourd’hui), il estime à 150 avions la taille critique de la flotte pour avoir un impact effectif. « On ne peut pas prétendre amener le marché européen à des entreprises qui concluent un partenariat avec nous si la moitié du marché européen nous échappe », a-t-il affirmé en référence aux Ryanair et autres easyJet qui dominent le secteur. Le développement de Transavia devra se faire principalement en France (« les Pays-Bas sont saturés avec Transavia Holland »), sous l’épée de Damoclès des pilotes dont la grève de septembre a entrainé l’annulation du projet Transavia Europe avec des bases en Allemagne ou au Portugal. Mais Alexandre de Juniac pense aussi que ce développement pourrait également passer par une acquisition ou un partenariat avec une low cost étrangère, tout en reconnaissant que ce n’est « pas une priorité dans l’immédiat » vu l’état des comptes d’Air France-KLM. aj_alitalia a321Le PDG a d’autre part confirmé que le groupe laissera sa participation dans le capital d’Alitalia se diluer, avec son remplacement en tant qu’actionnaire principal par Etihad Airways : mais il espère « maintenir ses partenariats qui marchent très bien » avec le membre italien de l’alliance SkyTeam, auquel il est par ailleurs lié au sein de la coentreprise transatlantique lancée avec Delta Air Lines. Cette coentreprise, qui a enregistré l’année dernière un chiffre d’affaires de plus de 12 milliards de dollars et représente 23% du marché entre l’Europe et l’Amérique, doit servir de modèle à celles envisagées en Asie et plus particulièrement en Chine : les accords passés depuis 2010 avec China Southern Airlines puis China Eastern Airlines sont restés à un état « embryonnaire » mais ne demandent qu’à être renforcés, voire étendu à d’autres compagnies dans la région (où Xiamen Airlines, China Airlines, Korean Air, Garuda Indonesia et Vietnam Airlines sont également membres de SkyTeam). En revanche la coentreprise envisagée avec Etihad Airways, avec qui Air France-KLM a signé un partenariat stratégique de grande ampleur, ne progresse pas. Et Alexandre de Juniac a émis des doutes sur la complémentarité du groupe avec Air Berlin (dont Etihad est également actionnaire), en raison de son « caractère un peu hybride ». Plus près de chez nous, le PDG a commenté la privatisation de l’aéroport de Toulouse non sur le principe ou la nationalité du candidat le mieux placé (un consortium sino-canadien), mais sur celui de la création d’un hub à Blagnac : un projet qui « ne l’enthousiasme pas beaucoup » en raison de la possible concurrence avec celui de Paris-CDG, mais qui mérite « des précisions et des réponses » avant tout jugement. Les collectivités locales doivent rendre leur avis ce mercredi, l’état ayant promis une réponse dans un mois. Enfin sur le plan financier, Alexandre de Juniac pense qu’Air France-KLM pourrait présenter un résultat net positif « mais pas de manière significative » dès l’année 2014, tout en rappelant que les objectifs fixés cette année avaient été repoussés d’un an en raison du coût de la grève de 14 jours des pilotes en septembre.