L'Association Internationale du Transport Aérien (IATA) a annoncé mercredi 26 novembre 2014 avoir mis au point un accord volontaire entre les compagnies aériennes, qui proposeront en Europe un tarif réduit aux passagers affectés par la faillite de leur transporteur. Dans son communiqué du 24 novembre 2014, l’association explique que l’accord passé entre ses membres volant vers, à l’intérieur ou depuis l’Europe couvrira « les frais de rapatriement des passagers incapables de rentrer chez eux suite à l’arrêt des opérations d’une compagnie aérienne en raison de sa faillite ». Ces « rescue fares » présentés à Bruxelles par Tony Tyler, directeur l’IATA, vont en fait formaliser l’accord tacite employé de longue date par les compagnies aériennes en cas de crise chez l’une d’entre elle, et seront toujours limités aux sièges disponibles. D’un montant nominal (qui sera décidé indépendamment par chaque compagnie), ce tarif sera disponible au maximum deux semaines après la date du vol affecté par la faillite, sauf pour les passagers munis d’une assurance couvrant ce type d’évènement. Et pour l’IATA, l’Etat où la compagnie en faillite était enregistrée « devrait aussi jouer son rôle » de communiquant, en informant les passagers de cette nouvelle possibilité. Selon une étude de la Commission européenne, 0,07% des passagers pourraient être victime de la faillite d’une compagnie aérienne entre 2011 et 2020, et parmi ceux-ci seuls 12% auraient effectivement besoin d’une aide pour rentrer chez eux. La proposition de créer un fonds permanent pour financer ces cas a fait l’objet d’une « considérable discussion », les compagnies aériennes y étant opposées car estimant que « les plus responsables d’entre elles subventionneraient de fait les plus aventureuses » - sans oublier que la bureaucratie nécessaire pour gérer un tel fonds « avalerait 85% de l’argent disponible ». Et l’idée d’une taxe a été également repoussée, permettant à M. Tyler de rares félicitations envers les autorités européennes « pour avoir résisté à ces tentations et encouragé les compagnies à adopter une approche coordonnée et centrée sur le client ». Reste à voir dans les faits (ce que personne ne souhaite) si les engagements des compagnies seront tenus. Et la question reste posée pour les malheureux voyageurs empruntant un vol hors d’Europe… Entre 2000 et 2010, 96 compagnies du vieux contient avaient fait faillite, dont Sabena en Belgique, Air Lib en France ou Air Madrid en Espagne. Rappelons quelques autres cas de faillite ces quatre dernières années, qui ont là encore eu des conséquences différentes : Armavia en Arménie, XL Airways Germany en Allemagne, Aerosvit en Russie, Hello en Suisse, Skyways et City Airlines en Suède, Bahrain Air au Bahreïn, Batavia Air en Indonésie, Kingfisher en Inde – et bien sûr Spanair en Espagne, Malev en Hongrie, WindJet ou Livingston en Italie, Mexicana au Mexique, et la plus importante de toutes, Japan Airlines au Japon.