La grève de 36 heures des pilotes de la compagnie aérienne Lufthansa a cloué au sol la moitié des vols prévus lundi, un pourcentage qui devrait être revu à la hausse aujourd’hui puisque les lignes long-courrier seront aussi affectées. La compagnie nationale allemande explique dans un communiqué que « malgré la grève lancée par le syndicat Vereinigung Cockpit (VC) près de la moitié des 2800 vols prévus lundi ont été assurés », soit 1350 vols court- et moyen-courriers principalement dans les aéroports de Francfort et Munich. L’arrêt de travail des pilotes a officiellement débuté le 1er décembre 2014 à midi et ce terminera ce soir à minuit, touchant au total quelques 150 000 passagers (tous prévenus personnellement de l’impact de la grève sur leur vol). Comme les fois précédentes, les filiales Austrian Airlines, Brussels Airlines, Swiss, Air Dolomiti et la low cost Germanwings ne sont pas concernées par la grève. La liste d’annulations de vol mise à jour hier soir par Lufthansa indique encore 919 vols supprimés jusqu’à mercredi soir, dont 15 vers et depuis Paris-CDG, 12 à Lyon, 4 à Marseille, 6 à Nice, 8 à Toulouse, 16 à Bruxelles ou 10 à Genève. Les premiers vols long-courriers impactés étaient prévus lundi depuis Los Angeles, Denver, Washington, New York, Toronto, Montréal, Boston, San Francisco, Bogota, Chicago ou Rio de Janeiro. La compagnie de Star Alliance annonce pour mercredi le retour à un trafic quasiment normal, un peu plus de 60 vols restant annulés principalement depuis des destinations telles que Dubaï, Moscou, Tel Aviv, Oslo, Nanjing, Séoul ou Luanda, ou sur des rotations intérieures tôt le matin vers Munich ou Francfort. Rappelons que le syndicat de pilotes rejette la réforme annoncée par Lufthansa sur les conditions de départ en préretraite. Le système existant permet aux pilotes d’arrêter de travailler à partir de 55 ans tout en conservant 60% de leur salaire jusqu’au premier versement de leur pension de retraite ; la compagnie voudrait porter à 60 ans l’âge minimum de départ en préretraite. Les concessions offertes par la direction, dont une augmentation de 5% des salaires, n’ont pas suffit ; elle a de nouveau appelé à un retour à la table des négociations. Un porte-parole de Vereinigung Cockpit a affirmé hier que le maintien du statu quo ne représentait que 0,1% des coûts de la compagnie, les revendications étant de fait « quasiment indolores financièrement ».