La compagnie aérienne low cost easyJet a longuement exposé hier sa vision du transport aérien en Europe, appelant les décideurs à mettre les passagers au cœur du processus de décision tout en améliorant la compétitivité du secteur. Le texte publié le 26 février 2015 par la spécialiste britannique du vol pas cher s’adresse notamment à l’Union Européenne, aux gouvernements et aux instances de régulation : elle cite des études récentes « démontrent qu’une régulation financière plus intense au sein des 15 principaux aéroports européens en situation de monopole réduirait de 1,5 milliards d’euros les charges passagers et augmenterait de 37 milliards d’euros le PIB, soit l’équivalent de 470 000 emplois. Par ailleurs, débloquer la construction du Ciel unique européen permettrait, en s’attaquant aux problèmes de fond, d’augmenter les gains à hauteur de 5 milliards d’euros par an ». Réduction des taxes aéroportuaires La Commission européenne « planche en ce moment sur les dossiers aériens. L’occasion pour easyJet de prendre la parole entre autres sur la réforme des redevances aéroportuaires et le Ciel unique européen : deux sujets problématiques et récurrents ».
easyJet explique que « les passagers ont largement bénéficié de la libéralisation du transport aérien, qui a conduit à une concurrence accrue entre les compagnies aériennes. Ces 20 dernières années, celles-ci ont réduit leurs tarifs de 1 à 2%. Toutefois, ces réductions n’ont pas été répercutées au sein des autres secteurs du transport aérien européen, notamment la gestion des aéroports et de l’espace aérien. Il n’existe à l’heure actuelle aucun contrôle efficace des charges et des services au sein des nombreux principaux aéroports européens en situation de monopole. Les passagers en sont les premières victimes, payant ainsi plus qu’ils ne le devraient. Pour ces aéroports particulièrement, easyJet suggère de renforcer la régulation et de réviser la Directive européenne sur les redevances aéroportuaires ».
air-journal_Air France easyJet Toulouse©Philippe GarciaSelon la low cost, de nouvelles études conduites par Frontier Economics « démontrent qu’une régulation plus consciencieuse des charges au sein des 15 principaux aéroports européens en situation de monopole, permettrait d’économiser 1,48 milliards d’euros soit l’équivalent de 12,3 millions d’allers simples, contribuant à l’accroissement des dépenses touristiques et à la stimulation des échanges commerciaux. Au total, une meilleure gestion aéroportuaire au sein de l’Espace économique européen conduirait à une croissance de 37 milliards d’euros (+0,23%) du PIB ou la création d’environ 470 000 emplois ». La compagnie aérienne détaille les quatre changements qui permettraient d’obtenir de tels résultats : -La conversion du système de double caisse vers un système de caisse unique, lorsque tous les revenus, ceux directement liés au transport et ceux ayant trait aux activités commerciales, sont pris en compte dans l’élaboration du montant des charges ; -La réduction du retour sur capital pour les aéroports de 0,5% ; -Un accroissement de l’efficacité d’exploitation des aéroports de 10%, un résultat qui correspondrait à celui atteint par les compagnies aériennes ; -La suppression de la subvention sur le transfert des passagers. Carolyn McCall, Directrice générale d’easyJet, a fait valoir la vision de la compagnie aérienne lors de ses rencontres avec Violeta Bulc, la nouvelle Commissaire européenne aux Transports, une délégation de députés européens experts du transport et lors d’un discours devant l’European Aviation Club.
La patronne d'easyJet a invité l’Europe à mettre les passagers au cœur du processus de décision : « l’Union Européenne joue un rôle clé dans le soutien au secteur européen de l’aviation et easyJet en est l’exemple le plus emblématique. Sans la libéralisation du Ciel unique européen, nous n’existerions pas dans notre forme actuelle ». Rappelant que l’Europe est en train de débattre du cadre réglementaire à mettre en place, au niveau national et communautaire, pour promouvoir la compétitivité du secteur aérien européen, elle déclare que « dans l’intérêt des passagers et des consommateurs, nous croyons que ce cadre réglementaire doit reposer sur une concurrence libre et équitable, la liberté de choix avec des passagers au cœur du processus de décision. Nous appelons les décideurs européens à modifier la directive sur les redevances aéroportuaires et repenser le Ciel unique européen ». Et ajoute : « si nous nous attaquons à ces deux chantiers, notre industrie gagnera en efficacité et en compétitivité, entraînant une baisse du prix des billets et des millions d’euros de PIB équivalent à des centaines de milliers d’emplois ».
La vision d’easyJet pour l’Europe air-journal-easyjet-passagersCette vision valorise l’expérience du passager de la réservation à l’arrivée à l’aéroport, en passant par l’expérience de vol. Toutes les étapes sont prises en compte afin de poser les cadres réglementaires nécessaires pour rendre le voyage plus facile et accessible à tous les passagers. En plus de la question des redevances aéroportuaires, ce document aborde également quatre autres sujets clefs qui, si correctement traités, profiteraient aussi bien aux compagnies aériennes qu’aux passagers. Ciel unique européen EasyJet propose une nouvelle approche basée sur trois principes : -Une approche pragmatique pour adresser les préoccupations sous-jacentes des principales parties prenantes. Par exemple, il n’y aura pas de licenciements secs parmi les contrôleurs aériens. La souveraineté de l’espace aérien est garantie et les Etats membres peuvent s’assurer qu’ils garderont le contrôle de leurs espaces aériens ; -Une gouvernance partagée afin que les utilisateurs de l'espace aérien puissent bénéficier d'un traitement équitable ; -Une adhésion au Ciel unique européen sur la base de la participation, mais avec un financement européen disponible pour ceux qui y participent. Dimension sociale air-journal_easyjet PNCEasyJet a toujours veillé à être un employeur respectable opérant selon un modèle économique rentable et responsable. Dans ce cadre, chaque personne est embauchée selon un contrat de travail spécifique à son pays. Partout en Europe, easyJet travaille en concertation avec les syndicats. La low cost respecte la législation en vigueur, mais celle-ci gagnerait à être appliquée de manière plus équitable et juste entre les différents pays. Services d'escale La concurrence entre les services d'assistance d'escale n'est aujourd'hui pas suffisante. Ainsi, le coût des prestations est trop cher par rapport au niveau de service offert. Echange de créneaux aériens Il est essentiel que les compagnies aériennes soient autorisées à échanger les créneaux dont elles disposent afin d'en optimiser les utilisations. air-journal_easyJet planes