Le trafic devrait être perturbé de mercredi à vendredi dans les aéroports français, le syndicat de contrôleurs SNCTA ayant déposé un préavis de grève de trois jours pour exiger des réponses de l’administration. Le Syndicat National des Contrôleurs du Trafic Aérien (SNCTA) a appelé ses adhérents à rester chez eux du 25 au 27 mars 2015, dans un tract titré « Assez tergiversé ». L’organisation estime que « malgré l’urgence des actions à conduire et des réponses à apporter », le contrôle aérien « demeure un point divers pour nos décideurs » : alors que « certains cherchent un créneau dans leur agenda » pour parler aux contrôleurs, ceux-ci « attendent sans délai des réponses concrètes et négociées ». Le syndicat va donc « conduire sans relâche, dans les mois qui viennent, des actions dures jusqu’à ce que nos décideurs comprennent enfin qu’on ne gère pas le contrôle aérien comme une administration administrante, mais comme un service public de mission ». Les éventuelles perturbations dans le trafic ne devraient être communiquées que mardi par la DGAC et les compagnies aériennes ; rappelons que ce genre de grève a un impact non seulement dans les aéroports de l'hexagone, mais aussi sur les routes traversant l'espace aérien français. Le principal syndicat de contrôleurs avait déjà mené une grève en juin 2014, aux côtés de l’UNSA-ICNA. A l’époque, ils entendaient protester contre le plan européen de performance pour la période 2015-2019, qui vise à faire baisser les coûts des prestataires de contrôle aérien sur le vieux continent. Ils accusaient la Commission européenne de vouloir baisser excessivement ces coûts, dans le cadre du projet SESAR de modification du ciel unique européen. Craignant la privatisation à terme de certains services annexes (météo ou maintenance), ils réclamaient aussi des garanties sur l’emploi, les salaires et les retraites, ainsi qu’un taux unitaire de la « redevance en route » qui financerait le renouvellement des systèmes de gestion de trafic aérien. Un préavis de grève de six jours avait été déposé, mais le SNCTA avait levé le sien à la veille du premier jour de grève suite à 80 heures de négociations avec le gouvernement.