La compagnie aérienne low cost Norwegian Air Shuttle a connu le mois dernier la première baisse de trafic passager de son histoire, à -4%. Et les onze jours de grève de ses pilotes ont amputé ses revenus mensuels d’au moins 40 millions d’euros, Au mois de mars 2015, la spécialiste norvégienne du vol pas cher a transporté 1.726.180 passagers, un chiffre en recul de 4% par rapport au même mois l’année dernière – et une première dans son histoire. Mais Norwegian souligne que les vols non affectés par la grève des pilotes ont enregistré un coefficient d’occupation en hausse, le résultat mensuel s’établissant à 84,2% ; les capacités en SKO ont reculé de 1%, tandis que le trafic en RPK gagnait 7 points. Les statistiques de mars ont été gonflées par le trafic de Pâques (qui tombait en avril l’année dernière), ce qui veut dire que celles du mois en cours seront affectées. Norwegian précise aussi que les réservations ont retrouvé le chemin de la croissance. Mais ces statistiques ne compenseront pas les pertes financières engendrées par le mouvement social des pilotes : l’annulation de quelques 2000 vols aurait coûté 14 millions d’euros, l’accommodation des passagers et leur positionnement sur d’autres compagnies 12 millions d’euros, tandis que la perte en revenus est estimée à 14 millions d’euros. « Heureusement, nous avons continué à attirer de nombreux clients en Europe et en Amérique, ce a qui compensé le fait que nos clients en Scandinavie ont été contraints de voler avec nos concurrents » pendant la grève, a déclaré le PDG de Norwegian Bjorn Kjos ; « si nous n’avions pas eu une telle base de clientèle en dehors de la Scandinavie et autant d’employés qui ont travaillé dur, la situation aurait été encore plus difficile », a-t-il ajouté dans un communiqué. La première grève de l’histoire de Norwegian a débuté le 28 février et duré onze jours, 2015, alors qu’elle venait juste de dévoiler ses premières pertes financières en sept ans. Le principal syndicat de pilotes accusait la low cost de vouloir faire avaler aux navigants scandinaves un gel des salaires et une aggravation des conditions d’emploi (heures plus longues et aléatoires entre autres), au prétexte que cela serait la seule façon d’être « compétitive au plan international ». Avec à la clé, la menace de supprimer 200 postes… Rappelons que Norwegian a enregistré une perte de 121 millions d’euros pour l’exercice 2014, alors qu’elle avait connu l’année précédente un bénéfice de 37 millions d’euros. Son chiffre d’affaires a pourtant progressé de +25,4% à 2,2 milliards d’euros, et elle a transporté 24 millions de passagers (+16%) ; son coefficient d’occupation a gagné 2,6 points à 80,8% sur des capacités en hausse de +35%, tirées par le long-courrier et à l’ouverture de bases à l’aéroport de Londres-Gatwick et en Espagne.