Malgré des problèmes de délais par des sous-traitants équipementiers (Zodiac Aerospace notamment), l’avionneur européen se dit optimiste sur l'augmentation conséquente des ses cadences de production pour l’A320. L'A380 attendra la bonne période pour bénéficier d'évolutions de ses performances.

A l’occasion d’une conférence de presse de l'association des journalistes professionnels de l'aéronautique et de l'espace (AJPAE) à Paris, Fabrice Brégier, PDG d’Airbus, a eu une remarque cinglante sur les sous-traitants trop habitués ne pas respecter les délais de livraison. « Je pense que les fournisseurs d’équipements de cabine feraient bien d’avoir un niveau de maturité industriel équivalent à ceux des fournisseurs d’avions ! », a-t-il lancé. Si l’équipementier français Zodiac Aerospace avec ses retards récurrents de livraison de sièges, n'a pas été explicitement cité, tout le monde a compris de qui il s’agissait. « Ce n’est pas une exception », a d’ailleurs mis en garde Fabrice Brégier. Les fournisseurs d’équipements de cabine « sont maintenant de grands industriels, pas des PME. Ils doivent mettre en place les dispositifs pour tenir leurs engagements », avant de porter le coup final : « Cela devient inacceptable ! ».

Malgré cette pique bien sentie, Fabrice Brégier s’est montré confiant concernant une hausse de la production à court terme. L’objectif des 60 A320 par mois ne lui paraît pas « aberrant ». Rappelons qu’il produit 42 A320 par mois, mais prévoit une hausse des cadences à  46 exemplaires par mois au second semestre 2016, à 50 d’ici 2017. Après Toulouse, Hambourg en Allemagne et Tianjin en Chine, la première chaîne d'assemblage américaine d'Airbus à Mobile, en Alabama, doit d’ailleurs être inaugurée le 14 septembre prochain « dans le cadre de développement international et de croissance de production des A320 ».

Pour rappel, Boeing poursuit de son côté, la hausse des cadences de production pour son monocouloir, passant de 42 B737 par mois aujourd’hui, à 47 exemplaires en 2017, 52 exemplaires d’ici 2018, certains bruits de couloir évoquant son désir de les porter à terme à 58 exemplaires par mois.

La hausse des livraisons d’avions pour Airbus proviendra en grande partie cette année de son dernier né, le patron d’Airbus ayant confirmé être bien parti pour livrer quinze A350 en 2015.

L’A380 a aussi eu droit aux habituelles questions des journalistes, à propos de son éventuelle remotorisation, une volonté chère à Tim Clark, le patron d’Emirates, principale compagnie aérienne pourvoyeuse de commandes pour ce mastodonte (60 A380 en service et 80 restant à livrer). « Nous travaillons sur des évolutions, a-t-il expliqué. Il y aura un jour des évolutions sur l'aérodynamique, la motorisation, comme sur l'ensemble de la gamme, mais ces évolutions, nous devons les lancer lorsque nous considérerons que le temps est venu ». Et cela ne semble donc pas être le cas concernant une version neo du Super Jumbo aujourd’hui. L’avionneur avait en revanche annoncé quelques jours plus tôt un aménagement densifié en cabine économique pour son A380 avec 11 sièges de front.

L’A380 a été commandé à 317 exemplaires.