La compagnie aérienne TAP Portugal assurera vendredi 29 vols au titre du service minimum, dont une seule rotation vers Paris, au premier jour d’une grève de pilotes prévue pour durer jusqu’au 10 mai. La liste des vols qui seront « assurés par les services minimums définis par le tribunal arbitral » le 1er mai 2015 a été mise en ligne hier par la compagnie nationale portugaise, expliquant « analyser également la situation des autres vols » pour prendre une décision les concernant conformément aux moyens disponibles. Sur les 29 vols assurés demain à l’aéroport de Lisbonne-Portela figurent des rotations vers les Açores (une vers Ponta Delgada, une vers Terceira) et vers Funchal (3), le reste concernant des liaisons internationales avec dans chaque cas un seul vol par jour : Paris-Orly donc avec départ à 13h55 et retour à 18h05, Bruxelles, Luxembourg, Londres-Heathrow, Zurich, Francfort, Rome, Rio de Janeiro, Luanda, Maputo et Sao Paulo (vols retour le lendemain dans ces trois derniers cas). Des listes similaires sont publiées pour les neuf jours suivants. TAP Portugal souligne que les passagers affectés peuvent effectuer une modification sans coûts additionnels de leur réservation « pour une date qui ne sera pas affectée par la période de grève, ou bien solliciter un voucher au montant de l'achat, qui dispose d’une validité d’un an sur les vols opérés par la TAP ». La compagnie de Star Alliance présente ses sincères excuses pour la gêne occasionnée due à cette grève du syndicat des pilotes, et met tout en œuvre pour minimiser les troubles qui peuvent survenir suite à cette situation ». Le Syndicat des Pilotes de l’Aviation Civile portugais avait annoncé le 15 avril que « plus des deux tiers des pilotes » avaient voté en faveur de cette grève, l’Etat étant accusé de ne pas avoir restitué les primes d’ancienneté (supprimées en 2011) et d’ignorer un accord d’entreprise leur attribuant entre 10 et 20% du capital en cas de privatisation. Le gouvernement « veut exclure les pilotes du processus de privatisation, et préfère brader la compagnie aérienne porte-drapeau à des intérêts privés étrangers », affirme le syndicat. Rappelons que la précédente grève des pilotes, prévue fin décembre 2014, avait été de fait annulée par l’utilisation d’une loi de « réquisition civile ». La privatisation de TAP Portugal a été exigée par l’Union européenne et le FMI en échange du plan de sauvetage de l’économie du pays de 78 milliards d’euros, lancé en 2011. Le gouvernement mettra en vente 66% du groupe TAP (qui comprend également une filiale d'entretien aéronautique TAP M&E Brazil, largement déficitaire, la compagnie régionale Portugalia et 43,9% du bagagiste Groundforce), 5% du capital étant réservé aux employés, tandis qu’il gardera le contrôle des 34% restant. Le nom du ou des repreneurs devrait être connu fin juin ; mais on sait déjà que ce ne sera pas Globalia, propriétaire entre autres d’Air Europa, qui a jeté l’éponge en raison de son endettement trop important (environ 1 milliard d’euros). Pour le président de Globalia Juan José Hidalgo, « on ne peut pas racheter une entreprise avec un tel niveau d'endettement sans pouvoir l'assainir et la gérer nous-mêmes. Nous ne pouvons pas investir puis rester pieds et poings liés ». Trois autres candidats seraient toujours en course : le Groupe Synergy de German Efromovitch (Avianca-TACA entre autres), la low cost brésilienne Azul de David Neeleman (fondateur de JetBlue Airways), et l’homme d’affaires portugais Miguel Pais do Amaral allié à l’ancien propriétaire de Continental Airlines.