La base aéronavale d’U-Tapao pourra accueillir dès l’année prochaine nettement plus de vols réguliers, alors qu’elle était jusque-là confinée aux vols charters internationaux et à quelques routes intérieures – et servait de plateforme de déroutement en cas d’évènement exceptionnel comme la fermeture des aéroports de Bangkok en 2008 par des manifestants. La compagnie aérienne low cost AirAsia ne veut pas attendre : elle s’y posera le mois prochain en provenance de Kuala Lumpur. Situé à 140 kilomètres de la capitale et à 45 de la station balnéaire de Pattaya sur le Golfe de Thaïlande, l’aéroport d’U-Tapao accueille outre l’aéronavale une base de maintenance de Thai Airways, de nombreux vols charters venus principalement de Russie et de Chine, ainsi que des vols réguliers de Bangkok Airways et Kan Air sur quelques routes intérieures ; son terminal a une capacité de 800 000 passagers par an. Selon le plan du ministère des transports dévoilé par le Bangkok Post, l’expansion d’U-Tapao connaitra trois phases : la première commencera dès cette année, avec la construction d’un nouveau terminal apte à accueillir 3 millions de passagers, de nouvelles aires de stationnement et de taxiways (tout cela devra être terminé en 2017). Ensuite et si la Marine est toujours d’accord, la capacité annuelle de l’aéroport passera à 5 millions de passagers entre 2018 et 2020 ; enfin à plus long terme, d’autres infrastructures seront ajoutées « pour soutenir le développement de l’industrie aéronautique ». Selon le ministre Prajin Juntong, la Marine gardera le contrôle du trafic aérien (le caractère mixte de l’aéroport n’est pas remis en cause), et la compagnie nationale Thai Airways « devra répondre présente » si son aide est requise. Le directeur d’U-Tapao a annoncé que le nouveau terminal pourrait être achevé dès le début de l’année prochaine pour une ouverture en juin ; des transports publics renforcés depuis Pattaya ou Bangkok sont à l’étude. L’argument du développement de cet aéroport est toujours le même : désengorger Suvarnabhumi, principale porte d’entrée du pays qui accueille plus de 50 millions de voyageurs par an alors que sa capacité théorique n’est que de 45. Quant à l’autre aéroport de Bangkok, Don Mueang au nord de la capitale, il n’a toujours pas retrouvé les 38 millions de voyageurs annuels accueillis en 2004 – avant sa fermeture en 2006 pour laisser la place à son grand-frère, puis sa réouverture un an plus tard, sa fermeture de nouveau en 2011 suite à des inondations catastrophiques et enfin sa réouverture en octobre 2012 pour les low cost. Ces dernières y ont transporté plus de 21 millions de voyageurs en 2014. AirAsia justement a annoncé la semaine dernière qu’elle sera la première compagnie étrangère à proposer des vols réguliers vers U-Tapao : à compter de la mi-juillet, elle proposera quatre vols par semaine au départ de Kuala Lumpur, ses Airbus A320 de 180 places décollant lundi, mercredi, vendredi et dimanche à 14h30 (arrivée 15h25) et revenant de Thaïlande à 15h55 (arrivée 19h00).  Une route sans concurrence si l'on ne prend pas en compte les liaisons entre les deux capitales, proposées par AirAsia encore et Thai AirAsia, Bangkok Airways, Egyptair, Ethiopian Airlines, Malaysia Airlines, Malindo Air, Royal Jordanian et Thai Airways...