La compagnie aérienne Qatar Airways menace de quitter l’alliance Oneworld si American Airlines continue à tenter de « ralentir sa croissance ». Elle évoque d’autre part un léger retard pour la livraison du premier Airbus A320neo, en raison de problèmes rencontrés avec les réacteurs Pratt&Whitney. La guerre des communiqués sur les subventions soi-disant perçues par les compagnies du Golfe continue de plus belle, Qatar Airways ayant tiré la dernière salve lors du congrès de l’IATA à Miami. Selon son PDG Akbar al Baker, si les actions menées par American Airlines pour tenter de bloquer son développement continuent, elle sortira de l’alliance Oneworld : « cela n’a aucun sens de rester dans Oneworld si la compagnie qui nous a invité aux Etats-Unis pour signer l’adhésion est aujourd’hui contre nous », a-t-il déclaré selon le Wall Street Journal. Le dirigeant ajoute que la compagnie américaine « bloque sa croissance », citant un accès restreint au système de réservation d’American Airlines qui empêcherait un transfert fluide des passagers, et le blocage à l’aéroport de New York-JFK de son Airbus A350-900, qui sera dans le futur utilisé sur une deuxième rotation quotidienne. Ce dernier argument est réfuté par un porte-parole d’American Airlines, selon qui la demande de Qatar Airways est « étudiée comme d’autres mais est difficile à accordée en raison de problèmes d’engorgement à JFK », et n’a « rien à voir avec la dispute actuelle sur les subventions ». air-journal_Qatar Airways A350 landing FRARappelons que la compagnie qatarie, Emirates Airlines et Etihad Airways sont accusées par American Airlines, Delta Air Lines et United Airlines d’avoir touché au total 42 milliards de dollars de subventions de la part de leurs états respectifs entre 2004 et 2013. Un point de vue soutenu entre autres part Air France-KLM ou Lufthansa. Selon Etihad, ce sont plutôt les transporteurs américains qui auraient reçu 71,48 milliards de dollars en « avantages » depuis le début du millénaire. Côté technologie, Qatar Airways a révélé s’attendre à un « léger retard » pour la livraison du premier Airbus A320neo, dont elle est compagnie de lancement avec une commande de 50 exemplaires (36 A320neo et 14 A321neo). Selon le Wall Street Journal, le PDG a été prévenu par l’avionneur européen que ce retard était dû au développement des réacteurs Pratt & Whitney PW1100G-JM équipant deux des appareils utilisés pour les essais en vol. Rappelons que le vol inaugural de ce nouvel appareil a eu lieu le 25 septembre 2014, Airbus prévoyant une entrée en service en novembre ; le retard de livraison « ne sera pas important », précise Akbar al Baker qui aura tout de même des « discussions » avec le constructeur. Interrompus depuis un mois, les vols d’essais des A320neo équipés de réacteurs PW devraient reprendre « bientôt » selon Airbus, mais ils ne seront pas présents au Salon du Bourget (le troisième appareil d’essai est équipé de réacteurs CFM International Leap-1A, et continue à voler). A320neo_takes_off_2_