Pas de nouvelles commandes sur le Bourget certes, mais le CS100 de Bombardier enregistre un record avec le plus long vol de son histoire, pour son retour depuis l'Europe sur la base de Mirabel : 6 200 km sans escale lors d’un vol transatlantique.

Il faut savoir rester positif, même si l’absence de commandes pour le CSeries de Bombardier, sur le dernier salon du Bourget, doit chagriner les dirigeants, quoiqu’ils en disent. Ainsi, le 5ème appareil CS100 utilisé en test (FTV5) et présent au Bourget, a d’abord pris la route de Zürich où il a fait un vol de démonstration avant de décoller vendredi pour sa base de Mirabel au Québec.

Il a parcouru les 6 204 km en un peu plus de 8 heures (et à jusqu’à 40 0000 pieds d’altitude), ce qui en fait le vol le plus long dans la carrière des CS100. Rob Dewar, vice-président du programme des CSeries chez Bombardier Avions commerciaux, en a profité pour saluer les « performances exceptionnelles pour un monocouloir ». « Ce vol démontre encore que le CS100 a un excellent rayon d’action et d’excellentes performances de consommation en kérosène ».

Malgré l’absence de commandes pour le CSeries, les dirigeants de Bombardier font contre mauvaise fortune bon coeur en expliquant que leur dernier modèle a impressionné sur le salon du Bourget. De nombreux clients sont venus le visiter et le re-visiter parfois, ce qui est un signe. « Je peux vous assurer que CSeries a impressionné, a déclaré de son côté Mehran Ebrahimi, directeur du groupe d'étude en management des entreprises de l'aéronautique de l’UQAM à Radio-Canada. D'abord, parce que ses caractéristiques techniques vont au-delà de ce qui était promis au départ, et je dirais que dans ces milieux-là, c'est plutôt le contraire. On promet le ciel et la terre, mais finalement, on livre moins que ce qui était prévu. Dans le cas de CSeries, au contraire, on a livré plus que ce qui était prévu au départ. » Il estime également que le CSeries a un vrai coup à jouer du fait des carnets de commandes remplis à ras bord d’Airbus et de Boeing, concernant leurs A320 et B737 concurrents. Les derniers clients pourraient attendre dix a douze alors qu’un avion d’avant garde leur tend les bras avec des délais de livraison beaucoup plus courts, explique-t-il.