Mauvaise nouvelle pour Boeing mais aussi Airbus : les employés du sous-traitant américain ont voté pour la grève, refusant les propositions de convention collective de la direction. L’arrêt de la production a débuté à minuit.

Constructeur entre autres du fuselage du 737 MAX, Spirit AeroSystems a annoncé le 21 juin 2023 le refus des quelque 6000 membres du syndicat IAM (Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aéronautique) à Wichita, Kansas, de la « meilleure et dernière offre » de la direction pour les quatre prochaines années. La proposition pour les quatre prochaines années a été rejetée par 85% des votants, qui représentaient 79% des effectifs de l’équipementier, le syndicat soulignant qu’après la pandémie de Covid-19 qui avait « tout arrêté, la proposition de l’entreprise était inacceptable ». Aucune durée du mouvement n’est avancée.

Selon la presse locale, l’offre comprenait une augmentation de salaire de 16% sur quatre ans, « jusqu’à une augmentation de salaire moyenne de 34% » sur cette période, avec des ajustements au coût de la vie et une prime annuelle garantie. Une augmentation de 14,7% des prestations de retraite, et un accord pour mettre fin aux heures supplémentaires obligatoires le dimanche, étaient également prévus.

Conséquence immédiate : la production s’est arrêtée ce vendredi matin peu après minuit, même si l’équipementier avait demandé dès jeudi aux employés de ne plus se présenter avant le début officiel de la grève (tout en étant payé hier).

Boeing sera évidement la première victime de cette grève surtout si elle dure, Spirit AeroSystems étant le premier fournisseur de fuselages des 737 (déjà aux prises avec des problèmes de production) et étant aussi impliqué dans le programme 787 (l’avionneur américain représente 67% de son chiffre d’affaires). Mais il n’est pas tout seul : avec des sites de production au Royaume-Uni, en France, en Malaisie ou au Maroc, l’équipementier est aussi utilisé par Airbus (19% du CA) par exemple pour les A220, ainsi que de Bombardier pour ses CRJ.

« Nous savons que personne ne gagne dans un arrêt de travail ; cependant, nous respectons les droits de nos employés représentés », a déclaré la direction de Spirit AeroSystems dans un communiqué. « Malgré ce revers, nous ne sommes pas distraits de la tâche à accomplir. Nous attendons avec impatience la poursuite des réunions avec la direction d’IAM ».

Coup dur pour les avionneurs : une grève chez Spirit AeroSystems 1 Air Journal

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