L’analyse du débris d’avion retrouvé à La Réunion, soupçonné de provenir du Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines disparu en mars 2014, débutera mercredi à Toulouse. Dans l’océan Indien, l’île Maurice va se joindre aux efforts de recherches d’éventuels débris du vol MH370. Des experts aéronautiques malaisiens et français, des gendarmes et de juges se sont réunis le 3 août 2015 à Paris pour coordonner la suite de l’enquête, et en particulier les protocoles de coopération autour des expertises du « flaperon » dont tout laisse à penser qu’il provient du vol MH370, disparu le 8 mars 2014 avec 239 personnes à bord lors d’un vol entre l’aéroport de Kuala Lumpur et Pékin. Le directeur général de l'aviation civile malaisienne Azharuddin Abdul Rahman et des représentants de la compagnie nationale malaisienne, du BEA français et de la Section de Recherche de la Gendarmerie des Transports Aériens (SRGTA) étaient présents pour cette réunion à huis clos ; seul commentaire ayant filtré, un rappel par le juge du « devoir absolu d'entraide et de transparence qui devait prévaloir ». L’analyse technique du flaperon doit débuter mercredi après-midi près de Toulouse en présence de techniciens de Boeing, dans l’espoir de comprendre « les ruptures locales de la pièce » et d’identifier formellement sa provenance, tandis que les restes d’une valise déchiquetée seront examinés près de Paris. Les annonces sur la découverte de nouvelles pièces se sont multipliées ces derniers jours à La Réunion, généralement démenties quelques heures plus tard. Les témoignages se font aussi plus nombreux, comme celui d’un agent d’entretien expliquant au quotidien Daily Telegraph avoir découvert puis brûlé « un siège bleu et deux valises » en mai dernier, pensant que ces débris provenaient d’un bus. Ou de cette femme dont le fils aurait aperçu quelque chose ressemblant « à une aile d’avion » avant de retrouver deux valises et de voir « deux roues d’avion ». Pour l’adjointe au maire de Saint-André, où le flaperon a été récupéré, il faudrait pourtant éviter de donner de « fausses espérances » données aux familles de victimes, qui attendent depuis 17 mois de savoir ce qui est arrivé. Quant aux autorités de l’île Maurice, elles ont accepté une demande d’aide de la Malaisie et déployé un navire garde-côtes, deux hélicoptères et des plongeurs pour rechercher d’éventuels débris sur le littoral. Une surveillance à laquelle les plaisanciers et les habitants ont été invités à se joindre. Rappelons que la France avait ouvert une information judiciaire pour homicide involontaire sur l’accident du vol MH370, en raison de la présence de quatre Français parmi les 239 personnes qui se trouvaient à bord.