La France déploiera dès aujourd’hui des moyens aériens et maritimes additionnels dans l’île de la Réunion, afin de détecter la présence éventuelle de nouveaux débris tels que le flaperon de Boeing 777 retrouvé la semaine dernière Le procureur de la République ayant parlé de « très fortes présomptions » que la pièce retrouvée sur le littoral de Saint André provienne du vol MH370 de la compagnie aérienne Malaysia Airlines disparu en mars 2014 avec 239 personnes à bord dont 4 Français, les autorités ont annoncé pour ce 7 aout 2015 un renforcement des moyens de recherche. Un avion de type Casa survolera la zone dès ce matin, tandis que le préfet de la Réunion coordonnera ces opérations qui feront intervenir les forces armées de la zone Sud de l’Océan Indien (FAZSOI). Des opérations de gendarmerie sont également menées : patrouilles à pied, missions d’hélicoptères de recherches et de brigade nautique. « Toute découverte sera immédiatement rendue disponible pour les besoins de l’enquête », précise un communiqué du ministère de la défense, et la France « prendra toute sa part dans les démarches internationales en veillant à la mise à disposition des moyens nécessaires afin de contribuer à faire la lumière sur ce drame ». La ville de Saint-André organisera de son côté dès lundi une « fouille minutieuse » du littoral. Des « analyses complémentaires » du flaperon de Triple Sept sont actuellement en cours, rappellent les autorités, afin tout d’abord de prouver sans doute possible qu’il s’agit bien d’un débris du vol MH370. Et quand le communiqué conclut que « le Gouvernement français se joint à la peine des familles, pour qui cette découverte a réveillé l’espoir d’éclaircir les circonstances de la disparition du vol MH370 », on comprend que l’autre but est de mettre un terme à un certain nombre de théories plus ou moins farfelues sur ces circonstances, théories qui ne font qu’entretenir le doute – et la douleur – chez les familles de victimes. Ces dernières doivent en effet gérer par exemple la communication du ministre malaisien des transports, qui affirmait hier que des coussins et des hublots avaient été découverts avant même que l’on sache s’ils proviennent d’un avion, ou les déclarations d’un militaire américain selon qui l’armée malaisienne n’aurait pas tout dit sur les données radar enregistrées une fois le 777 disparu des écrans du contrôle aérien. Ou encore l’analyse de deux anciens du NTSB américain interrogés par Bloomberg, selon qui l’état apparent du flaperon indique un amerrissage en douceur, peut-être même contrôlé (de même que le BEA avait déduit la vitesse de l’impact du vol AF447 Rio – Paris en partie de l’étude des déformations d’un caisson de réacteur)… Ces doutes sont pourtant évacués par la femme d’un passager chinois disparu, interrogée par Time : « je me moque de savoir si on a découvert des débris, si on a localisé l’avion. Tant que les corps n’ont pas été retrouvés et que l’on ne sait pas ce qui s’est passé, tout cela n’a aucun sens ».