La compagnie aérienne Air France tient aujourd’hui et demain un Comité central d’entreprise pour faire le point sur Perform 2020. Elle compte bien trouver d’ici la fin du mois un accord sur la productivité avec les syndicats, faute de quoi elle menace d’appliquer un Plan B incluant suppressions de lignes long-courrier, réduction de la flotte et licenciements secs. L’avancement des travaux, le calendrier social et les « projets d’orientation » de Perform 2020 seront présentés à partir de ce 24 septembre 2015 aux représentants du personnel. Selon l’Express, les discussions porteront aussi sur « la flotte long courrier d'Air France, le programme d'hiver 2015-2016 et la politique d'achats ». Le CCE intervient alors que deux réunions se sont finalement tenues avec les pilotes depuis vendredi dernier, une reprise de dialogue à l’issue duquel le syndicat majoritaire SNPL espère « arriver à un accord pour que les deux parties y trouvent leur compte », selon la secrétaire générale Véronique Damon citée par le magazine. Rien n’est toutefois joué puisque pour le porte-parole du syndicat, le nombre de pilotes d’Air France devraient passer d’ici 2017 à 3400, soit 300 postes de moins que l’effectif actuel, avec deux options sont sur la table : des départs non remplacés si un accord est trouvé, ou des licenciements en cas d’échec – et donc d’application du Plan B. Le deuxième syndicat de pilotes le SPAF explique que la direction leur réclame au total une réduction des coûts de 17% (dont 7% dans le cadre de Transform 2015 « non soldé »), pour arriver à une heure de vol hors charges sociales alignée sur la moyenne de dix compagnies (y compris Lufthansa et British Airways). La direction d’Air France a adressé un courrier à tous les pilotes, leur rappelant les objectifs de Perform 2020 ; l’offre de vol sera maintenue l’été prochain avant un retour à la croissance en 2017, et les investissements sur la montée en gamme seront poursuivis avec entre autres la réception en novembre 2016 du premier Boeing 787-9 Dreamliner. Le tout sans licenciement sec, et la possibilité de nouvelles embauches en 2017 selon Les Echos. Les choses ne vont guère mieux chez les autres catégories d’employés, pourtant bons élèves lors de la restructuration de Transform 2015. Pour les PNC, seul le syndicat UNAC participe pour l’instant aux négociations, SNPNC et UNSA (qui refusent de revoir l'accord collectif courant jusqu'à fin 2016) ayant dénoncé une « casse sociale » à venir et parlant d’une grève inévitable si les exigences d’Air France restent en l’état. Les négociations n’ont pas encore commencé pour le personnel au sol, selon leur syndicat majoritaire la CFDT. Et alors que la CGT dit redouter de 5000 à 8000 suppressions d’emplois, une intersyndicale a appelé à une journée d’action le 5 octobre. Rappelons les prochaines dates clés de la compagnie de l’alliance SkyTeam : le 1er octobre avec le conseil d’administration du groupe Air France-KLM, puis le 2 octobre avec celui d’Air France, et enfin justement le lundi 5 octobre, avec un CCE extraordinaire durant lequel Air France présentera ses intentions…