Deux pilotes de la compagnie aérienne Air France passeront jeudi en conseil de discipline, pour leur implication dans les violences du CCE d’octobre. Les syndicats se réuniront le lendemain pour discuter des grèves prévues plus tard ce mois-ci. Les deux pilotes de la compagnie nationale française, accusés d’avoir facilité l’entrée des manifestants lors du Comité central d’entreprise (CCE) qui avait dégénéré le 5 octobre dernier, sont convoqués le 7 janvier 2016 devant un conseil de discipline. Ils sont mis à pied avec solde depuis les incidents, mais Air France a confirmé qu’ils encouraient une sanction maximum de quatre ans de blocage de carrière. Selon le syndicat de pilotes non représentatif Alter, ils écoperont d’une mise à pied sans solde de quinze jours si les deux conseils de discipline de jeudi ne tombent pas d’accord sur les sanctions. Alter a lancé un appel à la grève du 10 au 13 janvier justement pour protester contre ces sanctions disciplinaires ; les deux principaux syndicats de pilotes, le SNPL (65%) et le SPAF (21%), ne se sont pas joints au mouvement. Cet appel à la grève et celui lancé par l’UGICT-CGT Air France pour le 28 janvier pour les mêmes motifs, seront l’objet vendredi matin d’une réunion de l’intersyndicale. Regroupant également les syndicats CFTC, FO, SNGAF, SNPNAC, SNPNC, Sud, UNAC et UNSA, elle doit décider de la suite à donner aux deux mouvements ; leur décision sera bien sûr influencée par le verdict de la veille contre les deux pilotes. Tous ces mouvements sociaux visent à protester contre les sanctions touchant les employés impliqués dans les violences, ainsi que contre le Plan B de Perform 2020. Air France a prévu de supprimer 2987 postes ces deux prochaines années si aucun accord n’est trouvé avec les syndicats du sol et des navigants, dont un millier déjà actés pour 2016 via un plan de départ volontaires (PDV). Rappelons que cinq salariés d’Air France seront jugés le 27 mai prochain devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour violences en réunion, et dix autres pour dégradations. Quatre employés au sol ont été licenciés pour violence, et un cinquième est en voie de l’être ; onze autres ont été mis à pied pour 15 jours pour leur participation dans les violences du CCE.